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Comment aménager une cuisine pour personnes âgées ?

Comment adapter sa cuisine pour bien vieillir à domicile ?
Crée le : · Mis à jour le : 29/03/2022 16:35:46 · Temps de lecture :
4 minutes

Chaque année, près de 20 000 personnes décèdent à la suite d’un accident de la vie quotidienne. 9 000 d’entre elles sont des seniors de plus de 65 ans1. Pour que la cuisine reste un lieu convivial et sûr, des solutions d’aménagement peuvent être apportées. Retrouvez nos conseils pour sécuriser l’espace afin d’éviter les chutes, rendre les équipements accessibles et, surtout, partager de bons repas !

La cuisine, un lieu à haut risque

La cuisine est un lieu essentiel de la vie, mais aussi un lieu de dangers pour les personnes âgées. En effet, en vieillissant, la mobilité, les réflexes et la force musculaire diminuent. 19 % des accidents domestiques chez les seniors ont d’ailleurs lieu dans la cuisine2. Certes le risque de chute demeure moins élevé que dans la salle de bain, mais cet espace reste à haut risque, au même titre que les escaliers.

Les chutes et les brûlures en première ligne

Les accidents domestiques sont fréquents chez les personnes âgées. Dans la cuisine, les deux risques principaux sont les chutes et les brûlures, liés principalement à une mauvaise vision, à des troubles de l’équilibre ou de la coordination. Les brûlures interviennent essentiellement avec les équipements tels que le four, le four à microondes, les plaques de cuisson, les casseroles et les appareils ménagers. Le risque de chute est quant à lui majoré dans la cuisine en raison d’un sol glissant ou d’une précipitation dans la préparation des repas.  

Ces accidents peuvent engendrer des fractures ou des plaies, pouvant entraîner une hospitalisation, une perte d’autonomie ou même le décès de la personne. Pour minimiser ces risques, il est important d’aménager le domicile au plus tôt.


Télécharger le guide - Choisir l’hébergement le mieux adapté à la perte d’autonomie

Quels aménagements simples pour la cuisine ?

Pour disposer d’une cuisine adaptée à la perte d’autonomie, il faut repenser la pièce grâce à des installations qui facilitent les déplacements et les mouvements.

La sécurisation du sol

Pour prévenir les chutes, évitez les sols glissants en nettoyant régulièrement ceux-ci, en ajoutant des bandes antidérapantes ou en installant une surface antidérapante. Dans ce cas, choisissez un indice de revêtement qui comporte la norme R10 : elle vous assure des propriétés anti glissantes pour le carrelage.

Les zones de circulation doivent être dégagées de tout fil électrique ou de tout objet qui pourrait gêner les déplacements ou faire trébucher. Vous pouvez également installer des prises à hauteur de bras, pour éviter à la personne dépendante d’avoir à se baisser. Il est aussi possible d’installer des barres de soutien à divers endroits de la pièce et une main courante le long du plan de travail.

En complément de la sécurisation du sol, vous pouvez améliorer la visibilité en fixant un éclairage efficace au mur et au plafond dans les zones de circulation.

Des rangements à portée de main

Côté rangements, un seul mot-clé : l’accessibilité ! Réservez le haut des placards aux objets légers ou peu utilisés. Pour éviter à votre proche de se baisser ou de monter sur un escabeau, vous pouvez installer des rangements à portée de main et près du plan de travail. Pensez également à poser un éclairage dans les placards.

BON À SAVOIR : LES ÉTAGÈRES S’ADAPTENT
Il existe aujourd’hui des systèmes d’étagères escamotables manuellement ou à motorisation, ce qui facilite l’accès aux rangements supérieurs.

L’électroménager

L’électroménager doit lui aussi être installé à hauteur de main. Un four en hauteur peut par exemple se révéler très pratique. Plus généralement, choisissez des appareils électroménagers simples à utiliser.

Privilégiez les plaques électriques au gaz afin de réduire le risque de fuite de gaz. Les plaques vitrocéramiques ou à induction, pratiques grâce à leur éclairage, permettent de prévenir les risques de brûlure. De même, pour éviter de se brûler, il est également conseillé d’installer des robinets avec mitigeur thermostatique.

N’oubliez pas d’installer un détecteur de fumée, un téléphone, voire même une télé alarme pour que la personne âgée puisse appeler les secours rapidement en cas d’accident.  

Des travaux plus importants

Lorsque la perte d’autonomie est plus conséquente, il est parfois nécessaire de prévoir des travaux d’adaptation plus importants comme :

  • la rénovation complète du sol,
  • la pose d’un plan de travail plus bas ou réglable en hauteur,
  • la création de meubles avec un espace pour le passage des jambes, en fauteuil ou sur une chaise,
  • l’ajout de rangements bas,
  • l’ajout de prises électriques…

Selon les équipements choisis, le tarif de la rénovation d’une cuisine peut s’élever à plusieurs milliers d’euros.

Quelles aides pour aménager sa cuisine ?

Par qui se faire conseiller et aider ?

Vous pouvez vous tourner vers des associations ou organismes capables aussi bien de vous informer que de vous accompagner tout au long de l’aménagement du domicile.

Certains interlocuteurs comme les CICAT (Centre d’Information et de Conseil sur les Aides Techniques) peuvent vous procurer des aides techniques, c’est-à-dire d’équipements, d’appareils, et de « petits » aménagements qui vont faciliter le quotidien. Si vous envisagez des travaux d’aménagement plus lourds, vous pouvez vous tourner vers une association de la fédération SOLIHA et vers l’ANAH (Agence nationale de l’habitat).

BON À SAVOIR

AUTONOMIE + peut vous aider à évaluer vos besoins pour identifier les différentes solutions d’habitat à envisager, les coûts à prévoir et les aides à solliciter. Les conseillers AUTONOMIE + proposent des orientations adaptées à votre demande et peuvent accompagner les situations difficiles.
Contactez-nous au 39 96 *.

* Du lundi au vendredi, de 8h30 à 18h30 (service gratuit + prix d'un appel local).

Quelles aides financières ?

Pour réduire la facture, vous pouvez peut-être prétendre à un crédit d’impôt de 25 % calculé sur la facture finale (plus d’informations sur impots.gouv), à une TVA réduite à 10 % sous conditions, à une aide de l’ANAH pour les foyers aux revenus modestes ou encore à une aide de l’Action Logement. Certains travaux peuvent également être financés par l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ou à la PCH (Prestation de Compensation du Handicap). 

1 Source : Institut de veille sanitaire

2 Source : OMS, Invs — Inpes — Ministère de la Santé


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