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Aidant familial : la culpabilité n’est pas une fatalité !

Quand la culpabilité s’installe dans la vie de l’aidant
Crée le : · Mis à jour le : 02/06/2023 17:35:30 · Temps de lecture :
2 minutes

Dévalorisation, frustration, peur de mal faire ou d’être insuffisamment présent, culpabilité…. La situation des aidants familiaux n’est pas simple et génère souvent beaucoup de désarroi, d’autant que l’épuisement lié à la surcharge des tâches n’aide pas.

Un état psychologique fragilisé 

Aider un proche dépendant implique de nombreux déplacements au domicile de l’aidé. Il faut également faire ses courses et quelquefois ses repas, courir les rendez-vous médicaux, gérer son administration, lui accorder une écoute… sans cesser de travailler et de s’occuper de sa propre famille. Beaucoup d’aidants culpabilisent à l’idée de se préserver et de prendre du temps pour soi.

Ma femme atteinte de la maladie d’Alzheimer me reproche de l’avoir placée. Pourtant, j’ai tout essayé pour la garder à la maison mais j’étais au bout du rouleau. Jean

BON À SAVOIR
Les centres de prévention Agirc-Arrco offrent aux ressortissants de l’Agirc et de l’Arrco âgés de 50 ans et plus et à leurs conjoints, la possibilité de faire un bilan de prévention personnalisé réalisé par des spécialistes de l’avancée en âge.


Télécharger le guide - trouver du répit pour aider sans s’épuiser

Où trouver de l’aide et du soutien ?

Vous ne parvenez pas à tout mener de front ? Ceci est parfaitement normal, vous n’êtes pas un super héros et vous ne devez pas vous en sentir coupable. Plusieurs dispositifs permettent de vous accompagner dans votre rôle d’aidant, au travail et dans votre vie personnelle, car prendre soin de vous est indispensable. 

"J’aide ma mère qui aide elle-même son mari, dépendant en fauteuil roulant. La dépendance morale s’est installée à tous les niveaux de nos relations et je ne vois plus comment en sortir. Maman dit n’être bien qu’après mes visites et ne comprend pas pourquoi elles ne sont pas quotidiennes." Annick

À NOTER
L’association Vacances Répit Familles proposent des séjours au cours desquels l’aidant et l’aidé sont accueillis ensemble en vacances de manière différenciée.

Pour être efficace auprès de la personne malade, au travail et continuer à vous occuper de vos proches et de votre famille, soutien et relai s’imposent. Vous pouvez bénéficier de différents types d’aides en fonction de vos besoins : matérielle, médicale, logistique et psychologique. Associations d’aidants, assistante sociale et CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique) sont là pour vous renseigner

"C’est triste de voir son compagnon régresser et dépérir, de se sentir impuissante et ignorante face aux changements qui se présentent. Chaque nouveau stade est angoissant, on apprend sur le tas à devenir aidant. Les repas s’éternisent… Je ne sors plus, sauf 2h par semaine pour les courses quand l’aide-ménagère est là." Jeannine

Les conseils de Graziella Cotti, psychologue clinicienne et psychologue du travail

La culpabilité a deux facettes, une visible (ressentie et exprimée) comme un devoir, l’autre invisible (et inconsciente) qui s’enracine dans une dette insolvable, dans un désir interdit qui a pu surgir sur le chemin de la maturité psychologique, qu’il s’agisse de la vie que nous devons à l’aidé, du désir de se débarrasser d’un lien, ou de tout autre élément lié à notre histoire réelle mais aussi inconsciente.

La culpabilité est le plus mauvais des moteurs, elle conduit l’aidant à être en échec (suicide social ou professionnel, échec des démarches effectuées pour l’aidé) ou à payer le prix fort en retournant cette agressivité contre soi de façon active et plus grave encore (isolement, troubles alimentaires, tabagisme excessif, alcool…).

Pour éviter ce parcours, sans aucun bénéfice tant pour l’aidé que l’aidant, relire et comprendre son histoire affective est capital. Il existe pour cela diverses pratiques, de la psychothérapie à l’arbre généalogique, en passant par les groupes de parole.

Même après l’accompagnement de l’aidé, la culpabilité peut induire des conséquences dramatiques (tumeurs, dépressions mélancoliques…). Il n’est jamais trop tard pour solliciter une aide dans une démarche d’indulgence (vis-à-vis de soi) et d’humilité.

BON À SAVOIR
Humanis est partenaire de l’Union Nationale des Bistrots Mémoire. L’association met en place des moments de rencontre. Ils réunissent les aidants de proches touchés par des troubles de la mémoire et/ou leurs aidés.


Des bénévoles formés sont présents et un psychologue assure l’accompagnement et la mise en relation des participants. Pour leur laisser une plus grande liberté, il n’y a pas de modalité d’inscription. Chacun peut venir, s’il le souhaite et quand il le souhaite.
 


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