

Avec l’âge, les douleurs articulaires se font plus fréquentes et plus fortes. Arthrite, arthrose, autre… apprenez à les reconnaître pour mieux les soulager et les prévenir
Au cours de sa vie, près d'un Français sur trois est ou sera concerné par les rhumatismes. Et bien que ces pathologies ne soient pas « réservées » aux seniors (un tiers des 18-24 ans se plaignent de douleurs articulaires et 4 000 enfants souffrent d’arthrite juvénile idiopathique), elles sont plus fréquentes et plus handicapantes avec l’âge : les 2/3 des plus de 60 ans en souffrent, et 80% des plus de 75 ans.
Très fréquents, banals mêmes, les rhumatismes ne sont pourtant pas si bien connus, prévenus, et donc soignés. Voici comment bien comprendre les différentes formes de rhumatismes et leurs causes, en connaître les symptômes… Et savoir comment les soulager.
Les Rhumatismes correspondent aux maladies de l’appareil locomoteur (os, cartilages, muscles, tendons et ligaments)
Ils sont caractérisés par des douleurs articulaires qui peuvent être très douloureuses, avoir des répercussions sur les gestes quotidiens et être, entre autres, source d’insomnies. Mais ces rhumatismes peuvent avoir plusieurs causes différentes, nécessitant des traitements spécifiques.
Les rhumatismes peuvent être causés ou rendus plus fréquents :
Des facteurs génétiques peuvent aussi être à l’origine des maladies causant des rhumatismes : si vous avez des personnes atteintes dans votre famille, parlez-en à votre médecin.
L'arthrose se caractérise donc par une altération du cartilage au niveau des articulations, principalement :
L’arthrose rend la personne atteinte moins mobile, et peut causer des douleurs. Elle est plus courante chez les seniors.
L'arthrose se caractérise dans la plupart des cas par une douleur plus ou moins forte au niveau de l'articulation touchée. La douleur se manifeste lors de l'exécution d'un mouvement, et cesse généralement lorsque celui-ci est achevé.
Le fait que la douleur articulaire se manifeste plus souvent le soir que le matin, l’apparition d’une gêne limitant l'ampleur des mouvements et des nuits perturbées par des douleurs sont aussi des signes d'arthrose courants.
Un gonflement au niveau de l'articulation peut aussi faire partie des signes révélateurs d'une arthrose chez certaines personnes.
Enfin, lorsque l'arthrose a atteint un stade avancé, il n'est pas rare que des excroissances et des déformations (doigts par exemple) fassent leur apparition au niveau des articulations, causant potentiellement des douleurs plus importantes.
IDÉES REÇUES
Contrairement à certaines idées reçues, la fièvre, l'amaigrissement, la chaleur ressentie au niveau des articulations ne font généralement pas partie des signes de l'arthrose. Les personnes souffrant de cette affection jouissent d'un bon état de santé global dans la plupart des cas
L'arthrose est une maladie évoluant sur plusieurs années. Dans de nombreux cas, la maladie est déjà bien installée lorsque les premiers symptômes se font ressentir. D’autre part, le niveau de douleur ressenti est très variable d'une personne à une autre ; et n'est pas nécessairement lié au degré de gravité de la maladie.
En clair : des formes d'arthrose peuvent tout à fait être asymptomatiques (sans douleur). Et la douleur ne suffit pas à être certain du diagnostic. Pour en avoir le cœur net il faut donc recourir à l'imagerie médicale (radiographie, scanner, imagerie par résonance magnétique nucléaire, etc.) Les principaux signes d'arthrose recherchés par le corps médical sont les suivants :
Il faut savoir également qu’il n’y a pas de parallélisme entre les signes radiologiques (qui peuvent être importants) et l’intensité de la douleur.
Dans le cas de l’arthrite, les douleurs articulaires sont causées par une inflammation au niveau de l’articulation. Et cette inflammation peut se développer pour plusieurs raisons, ce qui permet de classer les arthrites en 4 grands types :
L’inflammation, point commun à toutes les formes d’arthrite, va se manifester selon les cas par une rougeur, une sensation de chaleur, un œdème ainsi qu'une douleur localisée.
En fonction de son type, l'arthrite peut s'accompagner d'autres symptômes, comme une déformation ostéo-articulaire, de la fièvre, des douleurs abdominales et des éruptions cutanées.
Comme son nom l’indique, la polyarthrite est une pathologie qui touche plusieurs articulations à la fois (3 au minimum). Les douleurs articulaires peuvent se manifester à divers endroits comme les doigts (90% des cas), les chevilles, l'avant-pied, les poignets ou encore les genoux.
La douleur inflammatoire augmente généralement en fin de nuit, lorsque les articulations sont « froides », causant souvent le réveil de la personne souffrante. Conséquence : le symptôme le plus « visible » de l’arthrite est une raideur matinale qui peut durer de 15 minutes à plusieurs heures. Et qui disparaît partiellement lorsque le corps reprend son activité. Dans tous les cas, la douleur et la raideur articulaire rendent le mouvement de la zone concernée plus difficile, voire impossible.
La maladie se manifeste, donc, le plus souvent par :
La polyarthrite rhumatoïde, la plus commune de ces pathologies, 2 à 3 fois plus fréquente chez les femmes toucherait plus de 300 000 personnes en France.
L’approche thérapeutique de l'arthrose et de l’arthrite doit être différenciée. Dans les deux cas, ces rhumatismes vont évoluer de façon intermittente et par « crises », durant lesquelles la douleur est plus intense et vont pouvoir bénéficier d’antalgiques. Pour l’arthrose, il n’y a pas aujourd’hui de traitement spécifique. Pour les arthrites, des possibilités existent.
Nous n’envisagerons, ici que le soulagement de la douleur.
La prescription de paracétamol (en vente libre ou sous ordonnance) peut être efficace dans le traitement des rhumatismes, ainsi que la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) voire de médicaments à base de codéine, en cas de fortes douleurs articulaires.
Anti-inflammatoires et antalgiques permettent de réduire les douleurs ressenties et d'apaiser les articulations. Des médicaments anti-arthrosiques, enfin, peuvent, parfois, aider à retarder la dégradation du cartilage.
Les injections de corticoïdes dans les articulations sont souvent recommandées lorsque les traitements anti-inflammatoires et antalgiques se révèlent inefficaces à traiter une poussée inflammatoire. Ce traitement est efficace pendant une période allant de plusieurs jours à un mois et peut être renouvelé (jusqu'à 3 fois par an).
Dans les cas les plus graves, si l'articulation est trop endommagée par les rhumatismes, il faut remplacer celle-ci par une prothèse posée chirurgicalement.
La rééducation est très utile pour apaiser les douleurs des rhumatismes. Elle est également prescrite dans les suites de la pose d’une prothèse.
La chiropraxie, l'ostéopathie, ou encore l'acupuncture peuvent aussi être prescrites pour soulager les douleurs articulaires
Les cures thermales peuvent apporter une aide efficace par l'effet bénéfique des massages et des séances de physiothérapie. En améliorant la mobilité, elles permettent de limiter la consommation d'antalgiques et constituent un traitement des rhumatismes efficace.
Ces habitudes sont de deux ordres. D’abord, avoir le réflexe de ne pas solliciter l’articulation douloureuse de manière répétitive, éviter de porter des charges trop lourdes… Ensuite de se créer un environnement adapté : installer un siège dans la salle de bain, et d’adapter le type de vêtements que l’on porte à ses difficultés : par exemple, pour les femmes utiliser un soutien-gorge qui se dégrafe par devant en cas d'arthrose dorsolombaire, etc.
Puisqu’elle ne se soigne pas, il est d’autant plus important d’essayer de prévenir ou de retarder l’arthrose. De bonnes habitudes et une hygiène de vie saine vous y aideront.
Le surpoids, en exerçant une pression sur les articulations, peut multiplier le risque de souffrir d’arthrose. Il est donc important de maintenir son poids de forme en adoptant une alimentation équilibrée et en surveillant notamment son indice de masse corporelle. N'hésitez pas à faire appel aux services d'un(e) diététicien(ne) pour adopter les bonnes habitudes alimentaires.
La natation ou l’aquagym, la gym douce permettent par exemple de renforcer la musculature et de soulager in fine les articulations. Il est scientifiquement reconnu que la pratique d’une activité physique ralenti l’évolution de l’arthrose. Les sports violents doivent en revanche être proscrits, et les échauffements ne doivent jamais être négligés.
9 activités physiques à essayer après 60 ans
En fonction de certaines anomalies, il peut être intéressant de consulter un podologue pour envisager le port de semelles orthopédiques. A voir avec votre médecin traitant.