Pour bien vieillir chez soi, il faut réaliser les aménagements avant d’être dépendant. Et donc se poser les bonnes questions suffisamment tôt. Pourquoi et quand adapter son logement, par quelles pièces commencer, comment se faire aider… Nos réponses
1. Pourquoi adapter son domicile ?
Si vous souffrez de handicap (ou un de vos proches), la réponse tombe sous le sens : une déficience visuelle, auditive ou motrice va forcément demander quelques aménagements pour pouvoir poursuivre une vie normale, chez soi, dans un environnement sûr et adapté.
Avec l’âge, la réponse est à première vue moins évidente. Et pourtant… Chaque année, près de 450 000 personnes de plus de 65 ans font une chute à domicile. C’est la première cause de mortalité accidentelle chez les seniors. Et même une “simple” blessure peut avoir des conséquences physiques et psychologiques lourdes pour une personne âgée.
Or les principales causes de ces chutes (lorsqu’elles ne sont pas liées à la personne elle-même) sont souvent très triviales, et franchement évitables : objets sur le sol, mauvais éclairage, sol glissant, tapis mal fixé, marches mal repérées… Autant d’obstacles que l’adaptation du domicile va justement permettre de surmonter.
2. Quand réaliser les aménagements ?
Quand se préoccuper de l’aménagement de son domicile ? Dès que possible ! La plupart des experts du vieillissement déplore en effet qu’on ne se pose la question qu’après qu’un accident soit survenu. En anticipant, on va au contraire se donner la possibilité :
- d’étaler les travaux dans le temps, pour que la charge financière soit moins lourde
- de réaliser les aménagements les plus “légers” soi-même ou avec un peu d’aide
- de se projeter dans un domicile plus adapté à son âge, sans paniquer
Car c’est bien l’autre grande cause des chutes à domicile : les personnes âgées ont tendance à surestimer leurs capacités motrices, comme l’explique l’ergothérapeute Olivier Lesage. Elles prennent donc parfois des risques inconsidérés, ou se préoccupent trop tard de travaux qui leur permettraient de vivre chez elles en toute sécurité.
3. Quelles pièces adaptées en priorité ?
Si vous anticipez, alors vous pourrez programmer les aménagements les uns après les autres, du plus au moins pressé. Car toutes les pièces ne présentent pas le même degré de dangerosité. Ni ne nécessitent la même ampleur de travaux…
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De manière générale, on considère que la salle de bain est l’un des chantiers prioritaires : y installer des barres d’appui, un siège de douche, des tapis antidérapants et bien sûr un éclairage assez lumineux font partie des conseils de bon sens.
La cuisine (où se produisent 25% des accidents de la vie courante) et les escaliers sont ensuite à traiter dans la foulée. Dans la chambre, il s’agira davantage de questions de disposition (pensez à avoir un maximum de choses “sous la main” pour ne pas avoir à se relever trop souvent en pleine nuit) et de mobilier (la hauteur du lit et sa position dans la pièce sont très importantes)
Enfin, dans l’ensemble de la maison, on veillera à faciliter les déplacements et les accès aux fenêtres et portes en éliminant les obstacles inutiles (guéridons, pots de fleurs…). On bannira les fils électriques et les rallonges on fixera les tapis…
BON À SAVOIR
Tous ces conseils sont très génériques… Mais en tant que retraité du secteur privé, vous ou votre proche pouvez bénéficier d’un service de diagnostic personnalisé et gratuit, mené par un ergothérapeute : le diagnostic “Bien chez moi”, proposé par l’Agirc-Arrco.
4. Quels autres équipements sont nécessaires ?
Pour aller plus loin dans la sécurité (et le confort) d’une personne âgée ou souffrant d’un handicap à son domicile, d’autres aménagements (potentiellement plus coûteux) peuvent être envisagés comme :
- automatiser la fermeture de volets,
- installer un système de téléassistance,
- prévoir des rangements avec commande à distance,
- installer un éclairage à détecteur de mouvement et des jardinières réglables en hauteur dans le jardin.
- équiper l’escalier d’un fauteuil monte-escalier ou installer un ascenseur,
Maintien à domicile : quels équipements pour continuer à vivre normalement ?
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5. Quelles aides pouvez-vous demander ?
Adapter et aménager son logement en prévision d’une perte d’autonomie : l’investissement peut se révéler conséquent ! Dans le cas d’une maison individuelle (ou d’un appartement) de 75 m2 environ, on estime que les travaux visant l’aménagement intérieur du logement avec des interventions sur les pièces humides (WC, salle de bain) et une pièce de vie (chambre) se situent dans une fourchette comprise entre 6 000 et 9 400€ HT. Et on constate, en moyenne, que le coût de l’adaptation d’un logement se monte à 10 000€.
Heureusement, il existe de nombreux dispositifs d’aide. Tellement nombreux, en fait, qu’il est parfois difficile de s’y repérer… Pour vous aider à savoir quelles aides peuvent vous concerner, auprès de qui et comment les demander, nous avons édité un guide spécialement conçu pour vous servir de boussole dans le maquis des aides.
Les aides financières
Ces aides, qui vous aident à supporter l’investissement de travaux d’aménagement, peuvent être attribuées par :
- l’Assurance Retraite ou les Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (Carsat) pour l’obtention d’une Aide à l’Amélioration de l’Habitat pour les personnes en perte d’autonomie légère.
- le Conseil départemental pour l’obtention de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie à domicile (APA) pour les personnes dépendantes. Il peut également participer au financement des adaptations du logement liées à la dépendance.
- l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah)
- Les institutions de retraite complémentaire…
Pensez également à consulter votre centre des impôts !
Pour aller plus loin : MaPrimeAdapt' : comment obtenir cette aide pour vos travaux d'adaptation du logement ?
Les aides techniques
Les aides techniques, elles, financent l’achat d’équipements spécifiques. Leur prise en charge par l’Assurance maladie dépend de deux facteurs :
• l’inscription de l’équipement en question sur la Liste des Produits et des Prestations remboursables (LPP),
• la nature de l’aide.
Le taux de remboursement de ces produits est variable.
Si le financement de l’aide technique n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie ou si le remboursement est insuffisant, vous pouvez contacter :
- la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de votre département de résidence pour l’attribution de l’Allocation Compensatrice du Handicap (PCH) en faveur des personnes en perte d’autonomie de moins de 60 ans, ou âgées de plus de 60 ans et sans limite d’âge si elles remplissent les conditions d’attribution avant 60 ans.
- le Conseil départemental pour les plus de 60 ans.
Les aides spécifiques de la CNAV ou de la CARSAT
Ces prestations sont destinées aux retraités du régime général qui ne bénéficient pas de l’APA. On distingue dans ces prestations :
- Le “kit prévention”, une subvention qui sert à financer les travaux d’adaptation du logement pour les aménagements les plus simples. Ce kit comprend un ensemble d’aides techniques qui peuvent être utiles pour améliorer le confort de vie et faciliter les déplacements dans le logement.
- L’aide à l’habitat : si la personne doit réaliser des travaux d’aménagement pour continuer à vivre chez elle, le dispositif d’aide à l’habitat assure un accompagnement des démarches par un professionnel de l’habitat et assure un soutien financier. Le montant de l’aide est déterminé en fonction du montant des travaux et des ressources, dans la limite du plafond défini par la Carsat.
Pour en savoir plus sur ces dispositifs, composez le 39 60 afin de contacter la Carsat.
POUR ALLER PLUS LOIN
Si vous avez besoin de plus de conseils ou de vous projeter concrètement, allez visiter l'Espace idées Bien chez moi : un appartement-témoin pour s’informer sur la meilleure façon d’adapter votre domicile (ou celui de votre proche). L'espace idées bien chez moi est proposé par l’Agirc-Arrco et se situe à Paris.