Votre proche âgé ne mange pas, peu, ou mal, malgré vos efforts en cuisine ? Et si ce n’était pas le contenu de l’assiette le souci… mais tout ce qu’il y a autour ? La salle à manger, la table, les couverts… Voici comment créer un cadre sûr et serein pour faciliter ses repas.
Un bon repas, c’est bien sûr une belle (et bonne) assiette, des repas variés… mais pas que ! Un cadre sûr, une ambiance sereine, des couverts adaptés... bref, tout ce qu’on appelle l’environnement compte aussi.
Encore plus lorsqu’il s’agit de préparer un repas pour une personne âgée : le passage à table (lorsque la mobilité est réduite), la prise alimentaire (quand de nombreux traitements, l’arthrite, les troubles neurologiques… compliquent le simple fait d’attraper ses couverts), peuvent représenter de vraies épreuves. Que faire en cas de survenue d’une baisse de force ou de difficulté de préhension ? Comment créer un environnement stimulant et rassurant pour nos ainés ? Quelques astuces pour y parvenir.
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Rendez facile l’accès à table
Libérez l’environnement
L’environnement du repas, s’il est trop encombré, peut être source de stress. Car il représente, pour une personne âgée, un risque de chute élevé.
Pour limiter ce risque :
- déplacez certains meubles ou tapis gênants,
- fixez les câbles électriques,
- utilisez des boitiers de rangement…
Analysez les chemins empruntés quotidiennement dans le logement de votre proche pour éliminer ces obstacles ou apporter des aménagements. Un anti-dérapant sous un tapis, des points d’appuis fixés aux murs, sont autant d’astuces permettant de limiter les risques…
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Pensez à l’éclairage
La lumière est un élément indispensable à prendre en considération. Multipliez les éclairages pour éviter les zones d’ombres (en prenant garde à ne pas éblouir les personnes à la vue fragile). Une fois à table, favorisez l’éclairage de l’assiette, tout en évitant de placer la personne face à une baie vitrée.
Déambulateur, chaussures adaptées…
Enfin, les déplacements peuvent aussi être sécurisés par des aides techniques comme des déambulateurs. Veillez à chausser convenablement votre proche, avec des chaussures adaptées et anti-dérapantes. Et vérifiez que les embouts de cannes, de déambulateurs soient en bon état.
Dressez une table adaptée
Sur une table « à la française », on ne fait pas l’impasse sur la jolie nappe, la vaisselle et les couverts traditionnels... Problème, le maintien des couverts peut présenter une difficulté pour des personnes qui n’arrivent plus à les prendre en main correctement.
Manger « tout seul », un plus pour l’autonomie
Grâce à cette autonomie retrouvée dans la prise alimentaire, la personne préserve sa dignité et son estime de soi, et ses proches gagnent une aide précieuse.
Mais ce n’est pas tout ! Une personne qui mange seule consomme jusqu’à 25 % d’aliments en plus, et une personne équipée des bons ustensiles présente 60 % de risques en moins de faire une fausse route.
Dans tous les cas, le besoin d’aides techniques peut être évalué lors d’un bilan global avec un ergothérapeute qui prendra en compte obstacles et adaptations du lieu de vie.
Soignez la place de votre proche
La nappe ? Elle peut être source de difficulté pour saisir les couverts, car elle accentue le glissement des ustensiles. Il existe d’ailleurs des antidérapants à adapter sous les assiettes.
La chaise ? Elle doit être confortable. Fauteuils et cale-pieds peuvent faire l’objet d’une adaptation pour garantir une bonne posture à table, sécuriser la prise alimentaire, et réduire le risque de fausse route lié à un mauvais positionnement.
Portez une attention particulière aux douleurs, nombreuses, qui pourraient résulter des déplacements, des postures, des lumières, des couverts inadaptés, de la distance assiette/bouche… pour votre proche dépendant. Les lenteurs, les tremblements et raideurs nécessitent un accompagnement et une aide, non pas imposée mais consentie.
Les couverts : pensez ergonomie !
En choisissant des couverts ergonomiques, vous permettez à un proche ayant des difficultés de préhension, de dextérité ou de tremblements, de mieux manger, et -surtout- en toute autonomie.
Proposés avec un manche plus épais, ils facilitent la prise en main et l’utilisation. Ces couverts ergonomiques sont adaptés en fonction des convives (taille, poids…), limitant ainsi les douleurs et favorisant l’indépendance. Il existe également des astuces pour adapter soi-même les couverts.
Pour aller plus loin : Consultez notre fiche pratique sur la préhension.
Proposez une belle assiette
Proposer une belle assiette, c’est s’assurer qu’elle est identifiable par le proche âgé pour stimuler sa salivation, faciliter mastication et déglutition.
Comment mettre « l’eau à la bouche » ? Annoncez le contenu de l’assiette et commencez le repas par un aliment apprécié.
Une assiette « lisible »…
Si les aliments sont mixés, veillez à ne pas les mélanger pour éviter une purée aux couleurs peu reconnaissables. Dans la mesure du possible, la présentation dans l’assiette doit respecter la règle suivante : trois formes, trois couleurs. Les quantités servies, enfin, doivent être en adéquation avec le profil du mangeur. En effet, une assiette très chargée proposée à un petit mangeur peut écœurer. Il existe tout de même des astuces comme celle consistant à jouer avec le diamètre des contenants.
… et visible
La couleur de l’assiette est aussi à prendre en compte. Elle contraste avec la nappe et avec les aliments présentés pour permettre à la personne de repérer l’ensemble des éléments proposés. Par exemple, il est souhaitable d’éviter de présenter un blanc de poulet et une purée de céleri, disposés dans une assiette blanche, posée sur une nappe blanche !
Adaptez l’ambiance
Pour favoriser la prise alimentaire, l’environnement doit être le plus calme possible. Essayez de limiter au maximum les stimuli autres que ceux liés à la prise du repas, comme :
- des éléments perturbants dans le champ visuel de la personne (des ambiances trop blanches sur la table qui peuvent éblouir s’il y a du soleil),
- des bruits ou sons continus (un environnement trop bruyant peut empêcher de se concentrer sur le repas). Les choix musicaux ou de télévision doivent être bien réfléchis, et négociés avec votre proche.
Le plein d’astuces pour le repas
Un bon repas, c’est quoi ? Comment aider un proche à bien s’alimenter lorsqu’il souffre de Parkinson, d’Alzheimer, que sa vue baisse… Sur Nutri Culture, retrouvez astuces et fiches pratiques sur le site des repères
du repas.
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