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Parent aidant : quitter son travail, ce n’est pas automatique !

Crée le : · Mis à jour le : 09/04/2024 17:07:26 · Temps de lecture :
3 minutes

Stress, manque de temps, fatigue… S’occuper d’un enfant malade ou en situation de handicap et travailler, c’est compliqué… À tel point que vous êtes tenté de démissionner ? Pas de précipitation : il y a des solutions !

Parent d’un enfant malade ou en situation de handicap, vous éprouvez de grandes difficultés à concilier votre vie familiale et votre vie professionnelle ?

Vous êtes malheureusement (très) loin d’être un cas isolé ! Environ 15% des salariés sont également des aidants, à des degrés d’implication divers, et 79% de ces salariés-aidants déclarent avoir des difficultés à mener de front leur vie professionnelle et leur activité d’aidant : 

  • ils prennent sur leurs temps de travail et de congés pour pouvoir s’occuper de leur proche,
  • ils constatent souvent que cette double vie a des conséquences néfastes sur leur concentration et leur efficacité,
  • ils se sentent parfois freinés ou pénalisés dans leur évolution de carrière.

Résultat : beaucoup d’aidants prennent la décision de mettre leur carrière entre parenthèses. Une décision lourde de conséquences (financières, mais aussi morales). Mais quitter son job pour être plus présent auprès de son enfant, ce n’est pas la seule solution ! 

Pour en savoir plus : Employeurs : quelles difficultés pour vos salariés aidants

(Re)trouver du temps pour soi et son enfant : quels dispositifs ?

La situation est encore loin d’être parfaite, mais elle s’améliore. Ces dernières années, plusieurs dispositifs se sont développés pour vous aider à concilier vie professionnelle et familiale.

Des congés supplémentaires pour les parents aidants : plus de temps pour votre enfant

Reconnaissant l’existence de salariés qui ont besoin de temps pour être au soutien d’un proche, le législateur a instauré plusieurs congés spécifiques : 

  • le congé de proche aidant (pour tous les aidants, qu’ils accompagnent un enfant ou une personne adulte), d’une durée de 3 mois, indemnisé, renouvelable et “fractionnable”,
  • le congé de présence parentale, pour les parents d’enfants malades ou en situation de handicap, non rémunéré en tant que tel mais indemnisé grâce à l’AJPP (allocation journalière de présence parentale). Ce congé permet de prendre 310 jours sur 3 ans, sans avoir à fournir un justificatif systématique.

Moins systématique, mais qui tend à se développer de plus en plus, le don de jours de congés entre collègues peut vous offrir aussi des pauses pour vous occuper de votre enfant.

Ma Chère Famille : le droit au répit

Qu’est-ce que le répit ? Un droit, déjà, inscrit dans la loi depuis 2015. Mais aussi une idée évidente quoique pas si simple à réaliser : prendre soin d’une personne en perte d’autonomie, c’est aussi prendre soin de ceux qui l’aident et ont besoin de plages de répit. Henri de Rohan Chabot, le délégué général de la Fondation France Répit, fait le point dans cet épisode de notre série documentaire “Ma Chère Famille”.

RTT, aménagements d’horaires, télétravail : plus de souplesse dans votre quotidien

La réduction du temps de travail ou le passage à un temps partiel peuvent s’avérer nécessaires pour concilier vie de parent aidant et vie professionnelle, mais elles ont un impact non négligeable sur votre fiche de paie…

Vous pouvez néanmoins compenser cette perte de revenu par des aides financières, comme : 

Pensez enfin “télétravail” : depuis la crise du Covid-19, les entreprises l’acceptent plus facilement (et pour nombre d’entre elles, ont négocié des accords sur le sujet). 

L’AVIS DE L’EXPERT :

Dites-vous que vous êtes une richesse pour votre employeur : les qualités relationnelles, organisationnelles, d’écoute ou de communication non verbale que vous développez dans votre rôle de parent-aidant ont de la valeur pour votre entreprise !

Amandine Guia, Responsable Pôle Formation et Animation d’Avec nos Proches

Oser en parler : pour sortir du non-dit

Pour maintenir la séparation entre sa vie privée et sa vie professionnelle, par crainte d’être freiné dans sa carrière, par manque de confiance… Les aidants parlent rarement de leur situation familiale sur leur lieu de travail.

C’est compréhensible… mais risqué : sans vous expliquer, vos absences, vos “coups de mou”, votre stress… pourraient vous faire mal voir.

À qui parler de votre situation ?

À votre responsable (manager direct) dans un premier temps, puis aux ressources humaines et au représentant du personnel si vous avez le sentiment de ne pas être entendu.

Quand en parler ? 

Le plus tôt possible, puis régulièrement pour réévaluer votre situation dans le temps. C’est en effet le seul moyen pour que vous puissiez continuer à allier travail et vie familiale tout en bénéficiant des avantages de votre situation professionnelle (protection, revenus…). 

Sans compter le maintien du lien social que cela représente, facteur important dans votre épanouissement personnel.

PAROLE D’AIDANT :

Si j’avais su, je n’aurais pas quitté mon emploi. On ne m’a pas fourni les informations nécessaires pour faire un choix avisé. J’avais le sentiment que c’était la seule solution possible alors que des dispositifs existent. Même en réduisant mon temps de travail, j’aurai pu continuer à bénéficier des avantages liés au salariat et continuer à cotiser pour ma retraite.

Sonia, maman de Lina 

Pour aller plus loin : Employeurs, dirigeants et DRH : comment donner du temps à vos salariés aidants


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