

Entre vieillissement de la population et allongement du temps de travail, le nombre de salariés qui assument le rôle d’aidant familial ne cesse de croître avec, à la clé, épuisement, stress, absences… Une réalité que les entreprises ne peuvent plus ignorer… Et qu’elles peuvent contribuer à régler.
Ils sont aujourd’hui plus de 6 aidants sur 10 à travailler en plus des nombreuses heures qu’ils consacrent à leur proche en perte d’autonomie. Leur principale demande : du temps ! Congés, réorganisation du temps de travail, répit … En tant que dirigeant ou responsable RH d’une entreprise, vous avez des solutions pour le leur accorder.
Mettre en place une politique aidant dans l’entreprise : comment procéder ?
Pour aider un salarié à assumer son rôle de proche-aidant, sachez que le code du travail ainsi que la loi (loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement et loi du 8 mars 2019) garantit une offre de congés que vous pouvez mettre à leur disposition en fonction de leur situation. Cela leur permettra ainsi de disposer de plus de temps pour parvenir à concilier activité professionnelle et prise en charge du proche en perte d’autonomie.
Autrefois appelé le « congé de soutien familial », le congé de proche-aidant s’adresse aux salariés de plus de 2 ans d’ancienneté dans leur entreprise et qui souhaitent s’occuper d’un membre de leur famille en perte d’autonomie et nécessitant une prise en charge. Si la demande est faite dans les règles, ce congé ne peut pas leur être refusé.
Il leur permet :
Il est normalement non rémunéré, mais le salarié peut être employé par la personne aidée si celle-ci bénéficie de l’APA ou de la prestation de compensation du handicap (PCH).
Par ailleurs, à son retour dans l’entreprise, vous devez garantir à votre salarié de retrouver son emploi ou un emploi similaire à rémunération équivalente.
Le congé de solidarité familiale s’applique dans les cas graves où la personne prise en charge par votre salarié :
Dans ces cas, l’aidant peut bénéficier d’un congé de 6 mois maximum (3 mois, renouvelable une fois) qui peut être pris à temps plein ou à temps partiel (avec votre accord). Aucune condition d’ancienneté n’est alors requise.
Il prend fin :
Ce congé n’est pas rémunéré mais la Sécurité Sociale peut verser au salarié - aidant une allocation journalière pour compenser la perte de revenu.
Aidant : 5 solutions pour souffler
Le congé de présence parentale s’adresse à tout salarié dont l’enfant à charge, de moins de 20 ans, requiert une présence continue et des soins contraignants parce qu’il est gravement malade, handicapé ou accidenté.
L’octroi de ce congé ne nécessite aucune condition d’ancienneté et il est :
Ce congé n’est pas rémunéré mais peut être indemnisé par la caisse d’allocations familiales (CAF) sous la forme d’une allocation journalière de présence parentale (AJPP).
BON À SAVOIR
Pour répondre aux attentes et enjeux des entreprises, Malakoff Humanis propose le Diagnostic et protection du capital humain, une démarche d’accompagnement personnalisée qui intègre des solutions particulièrement adaptées au contexte COVID-19.
Selon une étude de Malakoff Humanis sur le sujet, 61% des salariés – aidants souhaiteraient plus de flexibilité de leurs horaires de travail pour les aider à concilier leur vie professionnelle et leur vie de proche-aidant. En tant que dirigeant, un cadre légal met à votre disposition différentes solutions à déployer au sein de votre entreprise afin de procéder à ces aménagements.
Depuis la loi Mathys et sa généralisation à l’ensemble des aidants par la loi de février 2018, il est désormais possible pour n’importe quel salarié de faire don de ses jours de repos à l’un de ses collaborateurs qui assume la fonction de proche – aidant avec le simple accord du chef d’entreprise.
Il s’agit d’un don sans contrepartie et qui peut concerner :
Les jours de repos cédés sont alors placés sur un fonds de solidarité. Cela permet au salarié qui en bénéficie de continuer à être rémunéré pendant qu’il prend soin de son proche.
Le compte épargne – temps est un compte sur lequel un salarié peut placer et cumuler :
Ce compte épargne-temps doit être créé par l’employeur qui en négociera les règles via une convention ou un accord d’entreprise.
Il permet au salarié - aidant de :
Dans la mesure où un salarié peut bénéficier d’une rémunération immédiate ou différée, le CET est un bon moyen pour lui permettre de passer à temps partiel afin d’assumer la charge de travail supplémentaire que représente sa fonction de proche-aidant.
Donner du temps à un salarié – aidant peut aussi passer par une démarche d’aménagement du temps et de la charge de travail, idéalement après en avoir discuté avec les parties prenantes et analysé les besoins des salariés concernés.
Procédant d’un accord entre salarié et chef d’entreprise et/ou dirigeant, ces aménagements peuvent prendre diverses formes en fonction de la situation du salarié et des possibilités dont dispose une entreprise :
Quelle que soit la forme choisie, ces aménagements sont le résultat d’une démarche volontariste du dirigeant qui peut d’ailleurs s’inscrire dans la politique RSE de l’entreprise.
Devenir un proche-aidant est un rôle auquel on est rarement, voire jamais formé et qui nécessite pourtant de réorganiser entièrement sa vie et d’être bien informé. En mettant en place une politique d’information et de sensibilisation au sein de votre entreprise, vous permettrez à vos salariés d’être orientés vers des professionnels de l’Aidance qui leur feront gagner un temps précieux.
En tant que chef d’entreprise et/ou dirigeant, vous ne pouvez pas avoir toutes les réponses aux problèmes de vos salariés, mais vous pouvez éventuellement savoir vers qui les orienter
En les dirigeant vers les bons professionnels qui leur apporteront des réponses efficaces et des solutions de soutien, vous ferez gagner aux salariés concernés un temps précieux de répit qui leur permettra sans doute de concilier leurs responsabilités personnelles et leur activité professionnelle.
En premier lieu, il existe des réseaux associatifs qui organisent des formations pour les aidants et mettent en place des groupes d’échanges, d’information et de soutien pour toutes les personnes qui doivent subitement assumer la charge d’un proche.
Aidants : comment trouver à qui parler ?
L’offre en ligne commence aussi à se diversifier de plus en plus : on recense aujourd’hui des sites, des applications et des outils numériques qui ont pour vocation d’accompagner les aidants. C’est le cas, notamment, du site de l’association La Maison des Aidants qui recense toutes les ressources utiles à ceux qui prennent en charge un proche.
Lorsque la responsabilité du salarié – aidant est trop lourde à porter, la solution peut être de déléguer la prise en charge du proche en perte d’autonomie. Mais cela a un coût.
Heureusement, l’Etat garantit aux aidants familiaux une multiplicité d’aides financières auxquelles ils peuvent prétendre et sur lesquels Essentiel Autonomie fait le point.
BON À SAVOIR
Besoin de quelques heures ponctuelles ou d’une garde « régulière » pour les proches accompagnés ? Découvrez toutes les solutions d’hébergement auxquelles peuvent avoir recours les aidants pour leurs proches