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Cataracte, glaucome : les autres pathologies oculaires liées au vieillissement

Cataracte, glaucome : les autres pathologies oculaires liées au vieillissement

Crée le : · Mis à jour le : 14/11/2024 20:25:00 · Temps de lecture :

7 minutes

Plus on avance en âge, plus on risque d’être touché par ces troubles de la vue. Glaucome, DMLA, cataracte… Voici comment ils agissent, les indices pour les repérer chez un proche, et la façon de les prévenir et les soigner.

“C’est flou”. “C’est sombre”. “Je n’y vois plus rien”. Avec l’âge, votre proche a la vue qui baisse ? C’est assez normal… Mais ce n’est pas une fatalité ! Les maladies oculaires comme le glaucome, et surtout la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l'Âge) touchent effectivement beaucoup plus les seniors, comme le montre notre infographie.

infogrphie maladies oculaires

Mais vous pouvez en ralentir l’évolution... ou en tous cas faire en sorte de les repérer plus tôt. Car ces troubles oculaires se soignent ! Et une meilleure vue, c’est une autonomie retrouvée pour votre proche :

  • plus de mobilité (il ou elle pourrait reprendre le volant, ou en tous cas se déplacer plus aisément),
  • plus de loisirs (rebonjour la lecture, le cinéma, les expositions…),
  • et tout simplement moins d’appréhension dans ses gestes du quotidien.

Vous avez envie d’y voir plus clair ? Voici de quoi comprendre ces troubles de la vision, savoir les repérer, et les bons réflexes pour en prémunir une personne âgée.

A côté de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge), d’autres pathologies oculaires comme le glaucome, la cataracte entrainent une baisse de la vision chez les personnes âgées. Il est important de les dépister tôt pour pouvoir mieux les traiter.


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Le glaucome : une pathologie silencieuse

Le glaucome est dû à une augmentation de la pression oculaire lorsque le filtre d’évacuation du liquide intraoculaire (appelé aussi humeur aqueuse) est obstrué. Cet excès de pression entraîne une atteinte du nerf optique (qui envoie les informations visuelles au cerveau) et donc du champ visuel.

Concrètement, certaines zones parfaitement visibles avec un oeil “sain” sont moins bien vues, voire ignorées avec un glaucome. En l’absence de traitement, cela peut aboutir à la cécité (due à la destruction du nerf optique).

On distingue principalement 2 types de glaucome :

  • le glaucome chronique, ou glaucome à angle ouvert : il est très fréquent (80% des cas) et se développe silencieusement,
  • le glaucome aigu, ou glaucome par fermeture de l’angle : il est relativement rare et brutal.

Quels sont les signes d’un glaucome ?

Le glaucome touche plus de 2% de la population après 45 ans1. Le glaucome aigu ne peut pas passer inaperçu, et il doit être traité de toute urgence :

  • l’augmentation de la pression oculaire est très rapide, la douleur est intense et brutale,
  • l’œil est rouge,
  • la vision diminue rapidement,
  • des halos colorés se forment autour des sources de lumière vive,
  • des maux de tête et nausées peuvent survenir.

En revanche, le glaucome chronique est beaucoup plus sournois. Il est indolore, et évolue lentement. Comme de plus les deux yeux ne sont pas toujours atteints de la même façon, un œil va pouvoir “compenser” l’autre. Résultat : il est très difficile de repérer les premiers signes. Seul l’ophtalmologiste peut le dépister précocement.

Quels examens pour dépister le glaucome ?

Pour diagnostiquer un glaucome avant qu’il ne devienne trop problématique, il est recommandé de consulter un ophtalmologiste environ tous les deux ans, à partir de 45 ans.

Lors des visites, le médecin va :

  • mesurer la pression intraoculaire (tonométrie),
  • pratiquer un examen du fond de l’œil qui permet de détecter d’éventuelles lésions,
  • recourir à un examen complémentaire : la gonioscopie (ou examen de l’angle irido-cornéen). Ce dernier permet de déterminer le type de glaucome et le traitement adapté,
  • examiner le champ visuel, pour évaluer la perte de vision, le niveau d’atteinte et la progression du glaucome,
  • faire une OCT  (Tomographie par Cohérence Optique) des fibres visuelles, un examen permettant un diagnostic plus précoce de la maladie.

BON À SAVOIR
Les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco offrent aux ressortissants de l’Agirc et de l’Arrco âgés de 50 ans et plus et à leurs conjoints, la possibilité de faire un bilan de prévention personnalisé réalisé par des spécialistes de l’avancée en âge.

Comment traiter le glaucome ?

Le glaucome ne peut pas complètement guéri. En revanche, plusieurs traitement vont permettre de prévenir les futures pertes de la vision, et d’éviter la progression et l’aggravation de la maladie :

  • les collyres permettent de stabiliser la pression oculaire,
  • si les collyres sont insuffisants, un traitement au laser peut être utilisé pour diminuer la production de l’humeur aqueuse ou favoriser son évacuation. La méthode est adaptée en fonction du cas du patient,
  • en dernier recours, une intervention chirurgicale peut être pratiquée. L’objectif est de favoriser la filtration de l’humeur aqueuse.

La cataracte : 3e cause de cécité chez les seniors

La cataracte se caractérise par une opacification du cristallin. Cette partie de l’œil située juste derrière l’iris joue le rôle de “lentille”, et est normalement transparente. La cataracte a donc pour effet d’empêcher la lumière d’atteindre la rétine.

Une cataracte peut toucher la totalité du cristallin ou uniquement une zone particulière. À terme, elle entraîne une réduction de l’acuité visuelle. La vision devient trouble.

La cataracte est une pathologie très fréquente. Elle touche plus d’une personne sur cinq à partir de 65 ans et près de deux sur trois après 85 ans2. Il existe différents types de cataracte. La cataracte sénile est la plus fréquente et touche particulièrement les personnes de plus de 65 ans.

Quels sont les signes de la cataracte ?

Dans 95 % des cas, aucune douleur n’est ressentie, mais la vision baisse progressivement :

  • la vision est voilée, floue,
  • les contrastes diminuent,
  • la sensibilité à la lumière augmente (éblouissements),
  • la vision des couleurs est altérée,
  • parfois (rare), la vision se dédouble,
  • puis, l’acuité visuelle baisse,
  • la myopie, chez les personnes concernées, peut s’accentuer,
  • les personnes hypermétropes peuvent avoir l’impression qu’elles le sont moins.

Quels examens pour dépister la cataracte ?

Un ophtalmologiste va détecter une cataracte en pratiquant un examen adapté de l’œil :

  • mesure de l’acuité visuelle,
  • examen du cristallin à la lampe à fente,
  • examens du segment antérieur, du fond de l’œil et mesure de la tension oculaire (pour éliminer l’hypothèse d’autres pathologies oculaires).

Si nécessaire, il réalisera aussi une biométrie, afin de déterminer les caractéristiques des implants qui seront mis en place lors de la chirurgie pour remplacer le cristallin naturel.

Comment traiter la cataracte ?

Une solution : la chirurgie. En effet, lorsque la cataracte altère la qualité de vie, la seule option thérapeutique est l’ablation du cristallin.

Elle consiste à remplacer le cristallin par un implant intraoculaire qui permet de remplacer cette lentille naturelle. Cette intervention permet de retrouver une vision normale après quelques jours seulement.

La DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge) : le trouble oculaire le plus fréquent

La macula, cette zone située au centre de la rétine, est celle qui assure la vision de précision. En s’y attaquant, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) cause :

  • en premier lieu l’apparition de tâches noires ou grises (appelées scotomes) dans le champ de vision
  • puis une déformation de la vision
  • enfin de façon progressive une perte de la vision centrale (impression de manquer de lumière, baisse de l’acuité visuelle…)

Plus précisément, il existe deux formes de DMLA :

  • La forme atrophique (ou sèche) est la plus fréquente (75 % des cas). La maladie évolue alors sur plusieurs années, et entraîne une dégradation lente de la vue. Elle conduit à la perception de tâches noires dans le champ visuel.
  • La forme exsudative (ou humide) est la plus grave, et elle évolue plus rapidement, parfois en quelques jours. Elle se caractérise par la prolifération de petits vaisseaux sanguins qui peuvent créer des œdèmes ou des hémorragies. La vue baisse brutalement et il est indispensable de consulter en urgence un médecin ophtalmologiste.

Conséquence dans les deux cas ? La lecture, l'écriture, la reconnaissance des personnes et des détails, et la conduite automobile deviennent difficiles. Voire impossibles.

Quels sont les signes d’une DMLA ?

Avec 1 personne sur 4 touchée chez les plus de 75 ans, la DMLA est (avec la cataracte) la plus commune des maladies oculaires du grand âge. Vous pouvez soupçonner que votre proche est atteint s’il présente :

  • une gêne visuelle ou un besoin d'éclairage plus marqué pour lire et accomplir des tâches minutieuses,
  • des difficultés à percevoir les détails et une diminution de la précision visuelle,
  • une moins bonne perception des couleurs et des contrastes (les images lui apparaissent “ternes”),
  • une vision déformée des lignes droites, qui semblent ondulées ou courbées,
  • l'apparition d'une tache sombre au centre du champ visuel.

Quels examens pour dépister la DMLA ?

La DMLA est une pathologie “silencieuse” (ou asymptomatique en termes médicaux) : lorsque l’on en ressent les symptômes, c’est que l’on est déjà atteint…

Pour s’en prémunir, et détecter les signes précurseurs de la maladie, il faut donc consulter régulièrement un ophtalmologiste : une fois par an à partir de 55 ans.

Ce spécialiste va notamment mener :

  • une mesure de l'acuité visuelle de loin et de près pour évaluer le degré d'atteinte,
  • un examen du fond de l'œil pour d'observer d'éventuels signes caractéristiques de la DMLA : tâches blanches ou irrégularités de la couche profonde de la rétine ;
  • une tomographie à cohérence optique (CTO) pour évaluer l'épaisseur de la rétine ;
  • des angiographies à la fluorescéine et au vert d'indocyanine en lumière infrarouge pour visualiser la lésion vasculaire s’il y a un œdème.

Comment traiter une DMLA ?

Si ce dépistage régulier est si important, c’est qu’il n’existe pas de traitement curatif pour la DMLA. Seulement des méthodes pour ralentir sa progression (et apprendre à vivre avec).

Dans le détail, la dégénérescence maculaire atrophique (sèche) ne peut se “soigner” qu’en suivant des conseils hygiéno-diététiques (ne pas fumer, suivre une alimentation équilibrée… voir ci-dessous). Et en bénéficiant d’aides visuelles pour faciliter la vie quotidienne.

La forme exsudative (humide), elle, peut se traiter médicalement. Et plus elle est diagnostiquée tôt, plus ces traitements sont efficaces. Selon la localisation et le stade de la DMLA exsudative, l’ophtalmologiste pourra envisager :

  • la photo-coagulation au laser,
  • la thérapie photo-dynamique,
  • les médicaments “anti-angiogéniques” (ou anti-VEGF),
  • la rééducation visuelle (ou orthoptique),
  • la prescription de vitamines anti-oxydantes.

Comment prévenir l’apparition d’un glaucome, d’une cataracte ou d’une DMLA ?

Ces trois grandes maladies oculaires, liées à l’âge (ou plus fréquentes chez les personnes âgées) n’ont pas les mêmes causes. Mais on peut réduire sensiblement le risque d’en être affecté avec une meilleure hygiène de vie.

Il s’agit notamment :

  • d’éviter de fumer (ou d’arrêter !),
  • d’avoir une alimentation équilibrée,
  • de surveiller son poids corporel et de lutter contre l’obésité,
  • de protéger les yeux des rayons du soleil et des lumières éblouissantes (des lunettes adaptées, de catégorie 3, assurent une protection suffisante.)
  • de faire contrôler sa vue régulièrement (une fois par an dès 55 ans)  
  • de consulter un ophtalmologiste, dès l’apparition de symptômes visuels inhabituels.

BON À SAVOIR
Vous recherchez un service de chirurgie ophtalmologique, retrouvez notre liste des établissements spécialisés en ophtalmologie.

1 Société française du glaucome
2 Inserm


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