

Deuxième maladie neurodégénérative en France après Alzheimer, la maladie de Parkinson altère progressivement les mouvements, la parole, le moral… Parkinson : quels symptômes, quels traitements, quelle évolution et quels impacts au quotidien ? Nos réponses à vos questions.
La maladie de Parkinson est une maladie neurologique dégénérative chronique qui affecte principalement le contrôle des mouvements. Symptômes, conséquences sur la santé et l’autonomie, traitements, évolutions : toutes les clés pour mieux comprendre la maladie de Parkinson.
Découverte en 1817 par le médecin anglais du même nom, la maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, c’est-à-dire qu’elle :
La maladie de Parkinson entraîne la destruction de certains neurones, qui fabriquent et libèrent la substance noire du cerveau (une petite partie du tronc cérébral). Ces neurones sont impliqués dans la régulation des mouvements corporels, notamment les mouvements automatiques.
Parkinson est une maladie qui évolue lentement et silencieusement : elle se développe en effet entre 5 à 10 ans avant l'apparition des premiers symptômes.
Le ou les déclencheurs de cette maladie ne sont pas précisément connus. Les seules causes avérées par les dernières recherches dans l’apparition de la maladie de Parkinson sont :
A l’heure actuelle, l’hypothèse privilégiée est une combinaison d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux.
En France, la maladie de Parkinson touche plus de 200 000 personnes, avec près de 25 000 nouveaux cas diagnostiqués par an.
Il s’agit en majorité de personnes âgées :
La maladie de Parkinson se reconnaît principalement aux troubles moteurs qu’elle entraîne. Ils doivent servir de signaux d’alerte pour les personnes âgées, leurs proches et médecins.
Le premier critère pour poser le diagnostic est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie :
Ces symptômes peuvent se présenter parfois d’un seul côté du corps : on parle alors de manifestations asymétriques.
Sachant cela, comment s’apercevoir qu’une personne développe des symptômes parkinsoniens ?
Voici les indices qui doivent vous alerter sur ce symptôme :
L’hypertonie se manifeste lorsque :
Les tremblements au repos
Signe le plus visible (de l’extérieur) de la maladie de Parkinson, ces tremblements involontaires :
La maladie de Parkinson entraîne une perte d’autonomie de plus en plus marquée pour la personne qui en souffre. Sachez évaluer la perte d’autonomie à l'aide de la grille AGGIR.
Même si chaque malade est différent, avec des symptômes et des évolutions qui peuvent varier, on distingue généralement 4 grandes phases dans la maladie de Parkinson :
Pas directement liées à la maladie, ces difficultés peuvent s'installer avec l'évolution de la maladie de Parkinson :
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La quantité et l'intensité de ces symptômes diffèrent selon les personnes et fluctuent d'un jour à l'autre. Certains patients ne présentent, par exemple, jamais de tremblements. En revanche, ce qui est commun à tous les malades, c’est que la maladie de Parkinson ne détériore pas, ou très rarement, les fonctions intellectuelles.
La réponse à cette question dépend bien sûr du stade d’avancement de la maladie. Plus elle est avancée, plus les symptômes conduisent à la perte d’autonomie, voire à des situations de handicap :
POUR ALLER PLUS LOIN > Comment évaluer la perte d'autonomie avec la grille AGGIR
Enfin, comme l’illustre l’infographie ci-dessous, les impacts psychologiques et sociaux de la maladie de Parkinson sont lourds à porter, et peuvent conduire au repli sur soi.
Bon à savoir
Lorsque la perte d’autonomie devient trop prononcée, des établissements (ou unités dédiées) spécialement conçues pour accueillir les personnes atteintes de maladies très invalidantes comme Parkinson existent parmi les EHPAD : les PASA (Pôles d'activités et soins adaptés), UVA (Unités de Vie Alzheimer), et UHR (Unités d’Hébergement Renforcé).
En savoir plus sur les Ehpad
Si ce n’est pas une maladie dont on guérit (comme toutes les maladies chroniques), on ne meurt pas de Parkinson. Elle ne réduit pas non plus l’espérance de vie de ceux qui en sont atteints.
Les “syndromes parkinsoniens” regroupent l’ensemble des troubles apparentés à Parkinson :
Tous ont en commun de causer des troubles du mouvement.
Si votre proche présente plusieurs de ces symptômes associés à la maladie de Parkinson, vous devez consulter un médecin pour qu’il procède à un diagnostic.
Le médecin cherchera également à exclure d’autres causes pouvant entraîner des signes similaires aux symptômes de la maladie de Parkinson. Il vous orientera éventuellement vers un neurologue, qui adaptera ensuite la prise en charge et pourra répondre à vos questions.
Certains neuroleptiques, des médicaments utilisés dans le traitement de troubles psychiatriques, notamment la schizophrénie, peuvent entraîner un syndrome parkinsonien réversible.
L’atrophie multisystématisée (AMS) est une maladie rare, débutant à l’âge adulte, très invalidante, résultant d’une perte de neurones et qui réduit l’espérance de vie des personnes atteintes.
La paralysie supranucléaire progressive (PSP), aussi appelée maladie de Steele-Richardson-Olszewski, est une maladie du système nerveux d’origine inconnue, non familiale, qui est associée à une anomalie de la protéine tau. Cette maladie qui ressemble un peu à la maladie de Parkinson débute autour de la soixantaine.
La dégénérescence corticobasale (DCB) est une maladie neurologique rare qui se traduit par une détérioration ou une dégénérescence de certains neurones du cerveau. Cette maladie d’évolution progressive touche la motricité, mais comporte aussi des troubles cognitifs.
Certains traits de la maladie à corps de Lewy peuvent ressembler à ceux de la maladie de Parkinson, notamment la rigidité (raideur des muscles), les tremblements, la posture voûtée et les mouvements lents et traînants.
Bon à savoir
L’A2MCL (Association des Aidants et Malades à Corps de Lewy) vient en aide aux proches souffrant de cette maladie spécifique.
Visiter le site de l’A2MCL
Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose sur l’observation des symptômes et sur un examen neurologique effectué par un médecin neurologue (imagerie cérébrale de type scanner, IRM). Un bilan initial est ensuite réalisé afin d’évaluer le stade de la maladie et ses impacts (familiaux, sociaux, psychiques, etc.).
A la suite de ce bilan, la prise en charge individualisée d’un patient atteint de la maladie de Parkinson s’appuie sur :
Bon à savoir
L’association France Parkinson a édité une brochure très complète, à l’usage des soignants, mais aussi des malades et de leurs aidants, sur la rééducation orthophonique.
Découvrir la Brochure Orthophonie France Parkinson
Sans que les effets soient scientifiquement prouvés, les spécialistes recommandent une pratique sportive adaptée, en particulier dans les premiers stades de la maladie de Parkinson.
En effet, l’activité physique pourrait (au conditionnel) avoir un effet protecteur sur le système nerveux en :
L’exercice régulier permet aussi de diminuer le risque de chute, d’améliorer les performances motrices, cognitives et la qualité de vie. Et donc de soulager le malade dans les symptômes causés indirectement par Parkinson.
1 Maladie de Parkinson – Inserm 2015