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Incontinence urinaire : quelles solutions ?

Crée le : 17/02/2021 · Mis à jour le : 09/07/2025 11:11:27 · Temps de lecture : 2 minutes

L’incontinence urinaire peut toucher toutes les tranches d’âge, notamment les personnes âgées : elle concerne environ 3 millions de Français. 1 Ce symptôme reste encore tabou, mais son impact psychologique et social ne doit pas être négligé.

Qu’est-ce que l’incontinence urinaire ?

L’incontinence est un symptôme qui témoigne d’un ou plusieurs dysfonctionnements physiologiques. On distingue plusieurs formes d’incontinence urinaire, principalement l'incontinence à l'effort, par impériosité, par regorgement (plus fréquente chez l’homme), fonctionnelle ou totale.

La continence urinaire représente l’aptitude acquise durant l’enfance, de contrôler la vessie. L’incontinence urinaire ou ‘fuite vésicale’ correspond donc à la perte involontaire et incontrôlable d'urine, survenant de jour et/ou de nuit. Elle touche davantage les femmes que les hommes, en raison de leurs caractéristiques anatomiques, des conséquences des grossesses et de la ménopause. L’incontinence n’est pas une pathologie, mais un symptôme, qui témoigne d’un ou plusieurs dysfonctionnements physiologiques.

La vessie, pilotée par le système nerveux, est constituée d’un muscle (détrusor). Elle joue la fonction de ‘réservoir’ des urines : elle se remplit progressivement (phase de remplissage) puis, une fois pleine, évacue les urines (lors de la miction ou phase de vidange). Située dans la partie inférieure de l’abdomen, elle est reliée à l'orifice urinaire via l'urètre. Le sphincter urétral retient les urines dans la vessie ou se relâche lors de la miction, après transmission des informations au cerveau.

Le périnée quant à lui regroupe l’ensemble des muscles, des ligaments, de la peau et des différentes muqueuses composant le plancher de l’abdomen, situé entre l'anus et les organes génitaux.

Il est indispensable de ne pas dissimuler et d’évoquer une incontinence avec un médecin ou son gynécologue. En l’absence de prise en charge, l’incontinence urinaire risque d’entraîner des éruptions cutanées, des plaies, des infections urinaires... Dans certains cas, le retentissement sur l’hygiène du patient est important. L’incontinence peut devenir de plus en plus invalidante et embarrassante au quotidien : elle est souvent à l’origine d’un retrait social, d’une altération de la qualité de vie, de stress puis de dépression. Il est important de briser le tabou et d’en parler afin d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées concernées.

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Comment prendre en charge l'incontinence urinaire ?

Plusieurs solutions existent pour soulager ou guérir les fuites vésicales : les traitements sont proposés en fonction de la forme d’incontinence, de son origine, de son retentissement sur la vie quotidienne, et de l’état de santé général du patient.

Le port de protections 

Lorsque l’incontinence reste légère ou lorsque l’état de santé du patient ne permet pas le recours à d’autres solutions (médicaments, intervention), des protections hygiéniques, désormais discrètes et confortables, représentent une solution de première intention. Les produits absorbants disponibles sont variés et adaptés à chaque situation : protections anatomiques, avec ceinture ; slips absorbants, changes complets ; coquille pour homme, culotte PVC, etc. 
 

La rééducation de la vessie 

Elle apprend à contrôler la miction et l’envie d’uriner, en pratiquant diverses méthodes (retarder de plusieurs minutes l’évacuation des urines, stopper la miction, pratiquer la relaxation ou déplacer son attention, etc.). Elle concerne surtout l'incontinence urinaire à l’effort et par impériosité. Les patients acquièrent ainsi progressivement de nouveaux comportements et réflexes.
 

La rééducation du périnée 

Cette technique s’appuie sur des exercices de contractions musculaires (exercices de Kegel), visant à tonifier les muscles pelviens et renforcer les sphincters. Elle peut être réalisée régulièrement seule à domicile, ou pratiquée chez un professionnel (kinésithérapeute, infirmier). Elle concerne surtout l'incontinence urinaire à l’effort et par impériosité. On distingue l’auto-rééducation ‘manuelle’, la rééducation périnéale avec électrostimulation et le biofeedback (réalisées à l’aide d’une sonde placée au niveau du vagin).
 

Les traitements médicamenteux 

Ils visent à réduire la fréquence et le volume des fuites vésicales. Ces médicaments (antidiurétiques, anticholinergiques, myorelaxant-antispasmodiques, etc.) concernent surtout l'incontinence urinaire par impériosité et l’incontinence mixte (associée aux fuites liées à l’effort). Certains agissent sur les contractions du muscle vésical, d’autres augmentent les capacités de stockage de la vessie. Pour les femmes souffrant d’une incontinence d’effort modérée, un traitement local (ovules, crème) à base d’œstrogènes peut être proposé.
 

Les solutions chirurgicales

Plusieurs techniques sont disponibles, selon la forme et la sévérité de l'incontinence. On recourt à la chirurgie lorsque les autres solutions ont échoué ou quand l’incontinence est importante. Parmi les plus pratiquée, on retrouve : 

  • La technique par bandelette : une bande synthétique de polypropylène est placée dans le petit-bassin pour maintenir la vessie 
  • La pose d’un sphincter artificiel : un dispositif implantable remplace le sphincter et contrôle la miction. Il est commandé directement par le patient via une pompe. D’autres gestes chirurgicaux pourront être proposés par votre spécialiste (ballons ACT, injections péri-urétrales, etc.)

BON À SAVOIR
L’Allocation personnalisée d’Autonomie à domicile permet de couvrir certaines dépenses liées au maintien à domicile des personnes âgées. Comment faire sa demande, quelles sont les conditions d’attribution ? Découvrez notre fiche pratique

Plus les solutions sont invasives, plus elles présentent des contre-indications ou/et potentiellement des effets secondaires non désirés.

Certaines solutions alternatives peuvent parfois être efficaces ou complémentaires (ostéopathie, phytothérapie, acupuncture, etc.). Ces autres options thérapeutiques sont choisies au cas par cas. Parlez-en avec votre médecin traitant.


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