La presbyacousie, ou perte d’audition liée à l’âge, est un phénomène courant : 5 à 6 millions de personnes âgées sont concernées en France. Mais pas question de s’y résigner ! Car les appareils auditifs ont fait d’énormes progrès, et parce qu’ignorer le problème peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie et la santé.
La presbyacousie : une dégradation de l’audition fréquente chez les seniors
La presbyacousie (du grec presbys, « vieil homme » et akousis, « ouïe ») désigne la perte d’audition liée à l’âge, exactement comme la presbytie concernant la vue. Elle est progressive, permanente et touche les deux oreilles.
À quoi est-elle due ?
La presbyacousie découle du vieillissement normal de l’oreille, plus précisément de la dégradation au fil du temps des cellules sensorielles de l'oreille interne (cellules ciliées), une diminution de la souplesse des osselets ou l’altération des nerfs auditifs.
D’autres facteurs peuvent l’amplifier, comme une exposition répétée à des sons forts, la prise de certains médicaments ou encore des prédispositions génétiques.
Une perte d’audition de plus en plus handicapante avec les années
La perte se monte à 0,5 décibel en moyenne par an à partir de 65 ans, puis un décibel par an à partir de 75 ans et deux à partir de 85 ans.
En France, 5 à 6 millions de personnes seraient concernées. La presbyacousie toucherait :
- 30 % des personnes âgées de 65 ans et plus,
- 50 % des plus de 75 ans,
- 75 % des plus de 85 ans.
Perte d’audition : comment réagir ?
Si la presbyacousie est fréquente, il est essentiel de s’en préoccuper, idéalement dès l’apparition des premiers symptômes.
Quels symptômes peuvent vous alerter ?
Généralement, les personnes touchées vont commencer à éprouver des difficultés à suivre les conversations dans un environnement bruyant, et/ou dès lors que plusieurs personnes y participent.
Elles entendent moins bien les sons aigus, les voix de femmes ou d’enfant par exemple, et comprennent mal si leur interlocuteur parle trop vite.
Autre signe révélateur, le besoin d’augmenter le son de la télévision.
Vous entendez moins bien : comment réagir ?
Dès l’apparition de l’un de ces symptômes, mieux vaut consulter, en prenant rendez-vous chez son médecin traitant qui pourra orienter le patient vers un spécialiste et prescrire un bilan audiométrique.
L’Organisation mondiale de la santé recommande même un dépistage systématique dès 60 ans.
Bon à savoir :
La Fondation pour l’audition a développé une application mobile de repérage des troubles auditifs, validée scientifiquement et recommandée par le ministère de la Santé. Elle est disponible gratuitement sur le Google Play Store ou sur l’App Store.
Pourquoi il faut consulter rapidement
Détecter tôt une perte d’audition permet d’abord de l’accepter. Il faut souvent aux personnes plusieurs années avant de l’admettre et de prendre les mesures qui conviennent, explique la Fondation pour l’audition.
Or, une presbyacousie non compensée peut avoir des conséquences sévères : sur la qualité de vie, l’humeur, l’isolement social mais aussi la santé cognitive.
Les chercheurs indiquent en effet que 9% des maladies neurocognitives pourraient être évitées si le patient portait un appareil : la presbyacousie constitue ainsi l’un des 14 facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer.
Comment retrouver une meilleure audition malgré la presbyacousie ?
Les appareils auditifs : de plus en plus efficaces
Pour mieux entendre, une seule solution : les appareils auditifs, ou audioprothèses. Ils se sont beaucoup améliorés ces dernières années, et les fabricants proposent désormais des modèles à la fois sophistiqués et discrets :
- les batteries durent plus longtemps,
- le son s’améliore grâce à des réducteurs de souffle,
- la connexion Bluetooth facilite les appels téléphoniques, l’écoute des podcasts…
- certains modèles sont même équipés d’intelligence artificielle, qui analyse l’environnement (ambiances sonores, bruits parasites…) pour adapter les réglages en fonction de chaque situation.
Des aides auditives coûteuses, mais mieux remboursées
Des innovations technologiques qui ont un prix : les appareils les plus chers peuvent coûter plus de 2 000 euros par oreille.
Heureusement, depuis 2021, le dispositif 100 % santé permet de s’équiper sans se ruiner.
Désormais, les audioprothèses sont classées en deux catégories, avec des niveaux de remboursement différents :
Les appareils auditifs de catégorie 1
Ils sont intégralement remboursés par les contrats de complémentaire santé responsables (qui offrent de meilleures garanties en échange du respect par l’assuré du parcours de soins, c’est-à-dire de la consultation systématique de son médecin traitant avant d’aller voir un spécialiste).
Les appareils de catégorie 1 peuvent être externes (contours d’oreille) ou intra-auriculaires, doivent offrir 12 canaux de réglage et au moins 3 fonctionnalités parmi les suivantes :
- système anti-acouphène,
- connectivité sans fil,
- réducteur de bruit du vent,
- synchronisation binaurale,
- directivité microphonique adaptative,
- bande passante élargie supérieure ou égale à 6 000 Hz,
- apprentissage de sonie,
- dispositif anti-réverbération.
Les appareils de catégorie 2
Plus onéreux, avec des caractéristiques techniques ou des options supplémentaires, les appareils de catégorie 2 peuvent être pris en charge jusqu’à 1 700 euros, selon les garanties offertes par la complémentaire santé : un point à vérifier avant de choisir.
Bon à savoir :
Pour bénéficier du 100 % santé, les audioprothèses doivent être prescrites par un médecin généraliste spécialisé en otologie médicale ou un ORL. En savoir plus