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Handicap : les différentes aides humaines (et comment les obtenir)

Comment demander la prestation de compensation du handicap (PCH) ?
Crée le : · Mis à jour le : 05/03/2024 17:26:54 · Temps de lecture :
7 minutes

Ménage, repas, soins, gardes… De nombreux services permettent aux personnes en situation de handicap (et à leurs aidants) de faire face au mieux. Tour d’horizon des solutions existantes, et des meilleures façons de les organiser et les financer.

Une personne en situation de handicap peut avoir besoin d’une présence, sinon constante, du moins régulière… Présence qu’en tant qu’aidant vous ne pouvez pas assumer en permanence ?

Dans ces cas de figure, vous pouvez solliciter ce que l’on appelle les aides humaines, pour les distinguer des aides dites financières qui vous permettent de payer un certain nombre de produits et de services nécessaires en cas de handicap, et des aides “techniques”, c’est-à-dire les appareils et équipements indispensables ou utiles pour faire face au handicap (fauteuils, cannes et tous les accessoires qui vont avec dans le cas d’un handicap moteur, par exemple).

BON À SAVOIR
Toutes ces aides sont utiles dans le cas d’un maintien à domicile de la personne en situation de handicap. Si la situation devient trop complexe à gérer même avec une aide, c’est qu’il faut étudier les possibilités d’hébergement adaptés.
 

A lire aussi : Handicap : quelles sont les solutions d’hébergement ?


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Quelles aides existent pour les personnes en situation de handicap ?

Les aides humaines vous permettent d’obtenir un soutien pour tout ce qui va relever :

  • des actes essentiels du quotidien : alimentation et toilette, déplacements (chez-soi, à l’extérieur, voire sur le lieu de travail)...
  • de la surveillance régulière de la personne handicapée, pour qu’elle ne se mette pas en danger ni ne se blesse accidentellement,
  • du soutien dans l’exercice de son activité professionnelle, par exemple l’emploi d’un interprète en langue des signes
  • de l’aide spécifique aux personnes sourdes (forfait surdité) ou très malvoyantes (forfait cécité)

Il s’agit donc, concrètement, de services apportés par des professionnels formés et agréés pour s’occuper de personnes en situation de handicap, à qui vous allez pouvoir faire appel :

  • de façon récurrente pour certains aspects de la vie quotidienne
  • de façon épisodique lorsque vous n’êtes pas (ou moins) disponible.

Auxiliaire de vie, aide ménagère, infirmiers… Des aides pour le quotidien

Se vêtir, se laver, se nourrir, se soigner, entretenir son chez-soi… Avec le handicap, certains actes de la vie quotidienne qu’on réalisait auparavant sans problème vont se révéler problématiques, voire irréalisables. Et l’aidant qui accompagne au quotidien une personne handicapée n’est pas toujours compétent, à l’aise ou disponible pour le faire.

Dans ces situations, et selon les besoins, vous ferez alors appel à :

  • un(e) auxiliaire de vie
  • un(e) aide-ménagère
  • un(e) infirmier(e)
  • ou un service de livraison (de repas, de médicaments, par exemple)

Ce tableau permet d’y voir plus clair entre les prestations proposées par ces différents types d’intervenants :

Professionnel compétent ou serviceAides proposées
Auxiliaire de vie    
Accompagnant éducatif et social (AES)
Habillement Toilette Courses Accompagnement repas et culinaire Prise des repas Prise de médicaments Accompagnement aux sorties Accompagnement aux rendez-vous médicaux
Auxiliaire de vie « garde malade »Garde de nuit
Aide-ménagèreMénage Repassage Entretien de la maison
Société de portage de repasLivraison de repas
Infirmiers libéraux SSIAD (Service de Soins Infirmiers À Domicile)Soins infirmiers
Pharmacies Infirmiers libéraux Entreprises de portage de médicament à domicileLivraison de médicaments

Les gardes temporaires : pour laisser l’aidant souffler

Les aides présentées ci-dessus sont plutôt prévues pour une utilisation régulière : une séance de ménage par semaine, les repas du midi livrés du lundi au vendredi, etc. Lorsque l’aidant doit s’absenter, et qu’il n’y a personne pour le suppléer, il faut se tourner vers des services de gardes temporaires.

Pour une personne en situation de handicap tout comme une personne âgée, il existe un choix assez large qui va vous permettre d’envisager :

  • une garde au domicile de votre proche, ou dans un lieu adapté,
  • une garde de nuit, de jour, ou les deux,
  • une garde régulière ou épisodique, de quelques heures ou de plusieurs jours consécutifs…

Voici présentées les différentes « formules » de gardes temporaires qui existent à l’heure actuelle.

Le serviceA domicile / En établissementQuand et combien de temps ?Pour quelle(s) situation(s) ?
Le relayage Au domicile de l’aidé Quelques heures ou quelques joursPour être visité épisodiquement par un professionnel, sans avoir à sortir de son environnement familier
La garde de nuit Au domicile de l’aidé 1 à 3 passages par nuit par une équipe mobile ou en présence constante à domicilePour une personne qui vit seule à domicile, sans proche à proximité immédiate
La halte répit Dans un lieu dédiéGénéralement 1 à 2 demi-journées par semainePour les malades d’Alzheimer et affections apparentées. La structure d’accueil n’est pas médicalisée, mais animée par des bénévoles formés
L’accueil de jour Dans un EHPAD ou un établissement rattaché. Pour les personnes en situation de handicap : Dans des foyers occupationnels, des foyers d'accueil médicalisés FAM, des Maisons d'accueil spécialisées MAS, des établissements pour enfants, des centres d'accueil de jourÀ la journée ou demi-journée, une ou plusieurs fois par semainePour les personnes qui nécessitent une surveillance régulière et dont le(s) proche(s) est(sont) parfois indisponible(s), et si votre proche est en âge d’être accueilli en Ehpad (ou a bénéficié d’une dérogation)
L’accueil de nuit Dans un EHPAD ou un établissement rattachéLes nuits (en semaine ou le week-end) Comme pour la garde itinérante de nuit, si demeurer au domicile n’est pas possible en soirée , et si votre proche est en âge d’être accueilli en Ehpad (ou a bénéficié d’une dérogation)
L’accueil familialChez des particuliers agréés et formés (3 personnes accueillies maximum)Solution totalement adaptable (quotidien ou espacé, temps partiel ou complet)Si vous avez besoin de la flexibilité qu’offre cette formule, et cherchez une alternative à un établissement
L’hébergement temporaire Dans un EHPAD ou une Résidence Autonomie
Pour une une personne en situation de handicap : dans des établissements pour enfants, adultes ou des établissements dédiés à l'accueil temporaire
De quelques semaines à trois mois
Limité à 90 jours pour une personne en situation de handicap
Après une hospitalisation, au cours de travaux d’adaptation du logement, en préparation à l’entrée en maison de retraite. En cas de congés prolongés, de besoin de répit de l’aidant, pour relayer les services à domicile, pour répondre à une situation d'urgence, en transition avant une admission définitive en structure d'accueil

A lire aussi : Aides au répit pour les aidants familiaux : quelles solutions ?

Comment organiser l’aide à domicile ?

Le recours à une aide à domicile et la façon dont vous allez rémunérer ses services peut se faire soit :

  • en dédommageant ou salariant l'aidant familial,
  • rémunérant l’aidant professionnel avec plusieurs modes de paiement possibles.

Salarier ou dédommager un aidant familial

L’aidant familial peut-être :

  • le compagnon (conjoint, concubin, pacsé) de la personne aidée,
  • son ascendant (parent, grand-parent...), descendant (enfant, petit-enfant) ou "collatéral" (frère ou soeur, neveu ou nièce) jusqu’au 4e degré

Dans ces cas, l’aidant familial peut-être dédommagé pour le temps qu’il consacre à la personne aidée (temps qui est souvent pris au détriment de son activité professionnelle) : selon le degré d’implication, ce dédommagement sera de 50% ou 75% du SMIC horaire.

Autre possibilité, salarier directement son aidant si ce dernier :

  • n’est pas à la retraite
  • a dû renoncer (en partie ou totalement) à une activité professionnelle dans le cadre de l’aide apportée
  • n’est ni le conjoint, concubin ou la personne pacsée, ni en relation familiale au 1er degré avec l’aidé (père ou mère et enfant, gendre ou belle-fille et beau-parent…)

Cette dernière restriction peut toutefois être levée si l’état de dépendance de la personne handicapée le justifie.

A lire aussi : Comment devenir aidant salarié d'une personne âgée dépendante

Rémunérer une aide professionnelle

Vous avez trois possibilités pour rémunérer les services du professionnel à qui vous faites appel :

  1. l’emploi direct : vous êtes l’employeur d’une personne que vous embauchez, salariez, et pour lequel vous vous acquittez de vos obligations (charges, congés payés, etc.)
  2. le mode : vous faites alors appel à une structure qui emploie le ou les intervenants au domicile et organise la prestation, et vous la facture
  3. le mode mandataire : une structure intermédiaire sélectionne des professionnels correspondant à vos besoins, et vous aide à remplir vos obligations administratives (contrat de travail, édition des bulletins de salaire, etc.) moyennant facture, mais c’est bien vous l’employeur

POUR ALLER PLUS LOIN
Pour bien étudier vos options, et trouver les meilleures aides à domicile, quelques liens utiles :
- Service à domicile, c'est quoi le service mandataire ?
- Le site du ministère de l'Economie et des Finances
- Particuliers employeurs, prestataires et mandataires : l’annuaire des fédérations
- Le site du Cesu (chèque emploi service universel)

Nous vous conseillons également de vous rapprocher du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) de votre ville, qui pourra vous aiguiller ou organiser directement les aides.

Comment financer les aides à domicile pour les personnes en situation de handicap ?

Faire intervenir une ou plusieurs personnes pour aider une personne en situation de handicap peut se révéler rapidement onéreux. Fort heureusement, il existe des aides (financières, cette fois) qui vont permettre de supporter le coût de ces aides (humaines). Deux aides, principalement :

  • la PCH (prestation de compensation du handicap), expressément conçue pour répondre aux besoins des personnes en situation de handicap (et de leurs aidants),
  • l’APA (allocation personnalisée d’autonomie), conçue pour les personnes âgées de plus de 60 ans (sauf exceptions)
  • Une personne peut faire la demande de PCH sans barrière d'âge, si elle remplissait avant 60 ans les conditions liées au handicap
  • Après 60 ans, une personne en situation de handicap peut continuer à bénéficier de la PCH si elle opte pour l'APA, c'est un choix définitif ; Elle ne pourra pas revenir sur sa décision

Que finance la PCH ?

La PCH permet de financer les besoins liés à la perte d'autonomie de la personne si sa situation de handicap génère de façon définitive ou pour une durée d'au moins un an/

  • soit une difficulté absolue pour effectuer une activité essentielle
  • soit une difficulté absolue pour réaliser au moins deux activités parmi ces domaines : mobilité, entretien personnel, communication, tâches et exigences générales, relation avec autrui

C'est un dispositif qui permet d'organiser et de financer 6 formes d'aides :

  • les aides humaines, que nous vous présentons dans cet article,
  • les aides techniques destinées à l'achat ou la location d'un matériel compensant le handicap,
  • les aides d'aménagement du logement pour résoudre les difficultés liées au handicap,
  • l'aide au transport (aménagement de votre véhicule, surcoûts liés aux trajets),
  • l'aide animalière pour acquérir et entretenir un animal éduqué pour favoriser l’autonomie (chien d’aveugle)
  • les aides spécifiques non prises en compte par un des éléments ci-dessus (par exemple les frais d'entretien d'un fauteuil roulant ou la réparation d'un lit médicalisé).

A lire aussi : ACTP, PCH : comment demander cette allocation ?

Pour quelle durée ?

Depuis janvier 2022, la PCH est accordée pour une durée d'attribution unique et renouvelable inférieures ou égale à 10 ans pour tous les éléments de la PCH. Au moins une fois tous les 10 ans, la MDPH doit informer le bénéficiaire de son droit à demander une nouvelle évaluation de ses besoins et un réexamen de son plan personnalisé de compensation. Quand le handicap n'est pas susceptible d'évoluer favorablement, la PCH est accordée sans limitation de durée.

Bon à savoir :

Le référentiel PCH connait des évolutions au niveau du besoin "aide humaine" :
- Intégration en 2021 du temps de préparation du repas et de la vaisselle dans l ’ « aide à l’alimentation » ;
- Création d'un nouveau domaine intitulé « soutien à l'autonomie », remplaçant le domaine « surveillance » pour mieux compenser les besoins de compensation du handicap psychique, mental, cognitif ou des troubles du neuro-développement (modifications réglementaires prévues fin mars 2022 ;
- Reconnaissance de la surdicécité comme un handicap spécifique par la création de trois forfaits progressifs de 30, 50 et 80 heures (décret prévu fin mars 2022)

Comment obtenir la PCH ?

Il faut en faire la demande auprès de votre maison départementale des personnes handicapées (MDPH), qui fera ensuite instruire votre demande d’aide par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).

A lire aussi : J’ai un proche handicapé : qui peut m’aider et m’informer ?

APA ou PCH : quand et comment choisir ?

Aide “pilier” pour les personnes en perte d’autonomie, l’APA peut vous rendre peu ou prou les mêmes services que la PCH. Ces deux aides ne sont pas cumulables, donc si vous ou votre proche êtes à la fois âgé(e) de plus de 60 ans et en situation de handicap, il faudra faire un choix entre ces deux dispositifs.

Attention, après 60 ans, une personne en situation de handicap peut continuer à bénéficier de la PCH Si elle opte pour l’APA, c’est un choix définitif ; Elle ne pourra revenir sur sa décision

Une personne peut faire la demande de PCH sans barrière d’âge, si elle remplissait avant 60 ans les conditions liées au handicap

Après 60 ans, une personne en situation de handicap peut continuer à bénéficier de la PCH si elle opte pour l’APA, c’est un choix définitif ; elle ne pourra revenir sur sa décision.

Ce qui peut faire la différence ?

  • Les plafonds d’aide et la couverture de certaines dépenses liées au handicap
  • La nature des dépenses (besoin d'aide humaine, d'aides techniques, déménagement, d'aménagement du logement, au transport) peut rendre la PCH plus intéressante si vous avez des besoins d'importants en la matière
  • A l’inverse, l’APA permet de financer une aide-ménagère, pas la PCH.

A lire aussi : PCH et APA : un comparatif et des exemples pour choisir

BON À SAVOIR
AAH, AEEH, AJPP… Les personnes handicapées peuvent bénéficier d’autres aides financières (moins structurantes) que la PCH.
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