Avec un service prestataire, vous faites appel à un organisme spécialisé (association, entreprise, organisme public…) qui vous facture les services d’une aide professionnelle à domicile. Garanties, prix, fonctionnement : voici comment comparer avec le service mandataire et l’emploi direct.
Vous envisagez de faire appel à un(e) professionnel(le) des services à domicile (auxiliaire de vie, aide à domicile, employé(e) de ménage), pour vous-même ou un proche en perte d’autonomie ?
Alors, vous allez devoir faire un choix entre 3 modes de relation entre vous et ce(tte) professionnel(le) :
- l’emploi direct : c’est vous l’employeur, et vous gérez l’ensemble des démarches,
- le service mandataire : vous êtes l’employeur, mais un organisme vous assiste dans une partie des démarches,
- le service prestataire : vous faites appel à un organisme spécialisé, qui est l’employeur et vous facture ses services.
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Le service prestataire : le mode de relation contractuelle le plus répandu pour l’aide à domicile des personnes âgées ou en situation de handicap
Les services à la personne, c’est 845 millions d’heures déclarées en 2021, selon la Direction générale des entreprises. Un chiffre qui englobe les gardes d’enfants, les services de la vie quotidienne (ménage, jardinage, bricolage, soutien scolaire…), et les services aux personnes en perte d’autonomie (âgées ou en situation de handicap), pour 360 millions d’heures.
Au global, les Français privilégient l’emploi direct pour ces services (54 % des heures au total), mais pour les personnes âgées ou en situation de handicap, la répartition s’inverse nettement : près de 6 heures déclarées sur 10 sont facturées par les services prestataires.
Autrement dit, lorsque la perte d’autonomie demande des interventions plus lourdes et une organisation plus solide, les personnes âgées, en situation de handicap et leurs aidants se reposent plus volontiers sur le “tout en un” du service prestataire.
Quelles sont les structures prestataires ?
Il existe environ 20 000 organismes prestataires en France. Ils peuvent être de 4 types :
- les associations assurent 45 % des heures déclarées de services à la personne,
- les entreprises (46% des heures),
- les organismes publics (7 % des heures)
- les micro-entrepreneurs (1,6 % des heures).
Mais pour les personnes âgées et en situation de handicap, on retrouve davantage d’associations et d’organismes publics : plus de deux tiers des heures qu’ils proposent sont dédiées à ces publics.
Service prestataire, mandataire, emploi direct : quelles sont les différences ?
La principale différence entre le service prestataire, d’une part, et le service mandataire ou l’emploi direct, d’autre part, c’est le statut de la personne aidée (ou de son aidant) :
- En mode prestataire, vous êtes le client : l’entreprise, l’organisme public ou l’association prestataire vous facture un service “tout en un” incluant la recherche, l’embauche et la rémunération due l’aide à domicile ;
- En mode mandataire ou emploi direct, vous êtes l’employeur. C’est vous qui rémunérez l’intervenant(e) et assumez tout ou partie des obligations administratives qui en découlent.
Synthèse des différences entre ces 3 modes de relation
Conséquence : le choix entre l’un ou l’autre de ces modes de contractualisation avec le (ou les) aide(s) qui va (vont) intervenir à domicile va avoir des impacts sur :
- vos responsabilités administratives,
- la gestion des disponibilités et des absences,
- le prix du service.
Voici en résumé les grandes différences à avoir en tête pour bien choisir :
| Service prestataire | Service mandataire | Emploi direct | |
| L'organisation du service à domicile | |||
| Qui emploie l’intervenant ? | Le service prestataire (qui peut être une entreprise, une association ou un organisme public) | Le particulier (vous-même) | Le particulier (vous-même) |
| Qui recrute ? | Le prestataire choisit et envoie les intervenants. | L’organisme (souvent une association, parfois un service public, mutualiste, ou une entreprise) propose des candidats, vous choisissez | Vous |
| Quelle souplesse dans le choix de l’intervenant ? | Faible : l’intervenant est désigné par le prestataire | Moyenne : vous choisissez parmi quelques profils proposés | Très grande : vous choisissez et gérez tout |
| Quelle souplesse dans les horaires et missions ? | Moyenne à faible selon le prestataire | Moyenne | Grande |
| La gestion administrative | |||
| Qui établit le contrat de travail ? | Le prestataire. | Vous, mais le mandataire peut vous aider et vous conseiller | Vous |
| Qui assume les responsabilités légales (URSSAF, congés, maladie…) ? | Le prestataire | Vous, mais vous pouvez être assisté par le mandataire | Vous |
| Peut-on faire ses déclarations et paiements avec le CESU ? | Non (le prestataire facture une prestation, mais le CESU préfinancé peut parfois être accepté) | Oui (en CESU déclaratif, le mandataire peut aider) | Oui (CESU déclaratif ou préfinancé) |
| Quelle "charge" administrative ? | Minimale | Moyennement lourde | Très lourde : contrats, fiches de paie, déclarations |
| Quelle continuité de service ? | Forte : le prestataire assure le remplacement | Faible à moyenne selon l’organisme | Faible (en cas d’absence, à vous de trouver un remplaçant) |
| Quel coût ? | Plus cher, car tout est géré | Coût intermédiaire (des frais de mandat s'ajoutent à la rémunération) | Moins cher : vous assumez le salaire et les charges |
| Les aides (APA, PCH, etc.) sont-elles possibles ? | Oui | Oui | Oui, mais à vous d'en vérifier les conditions |
| En résumé | |||
| En résumé : c'est adapté pour vous si... | - Vous ne voulez pas vous mêler de l'administratif - Vous avez besoin de garanties (sur les disponibilités, les agréments de l'intervenant...) - Les services à mettre en place sont assez lourds ou complexes... - ... et urgents ! | - Vous souhaitez choisir vote intervenant - L'administratif vous rebute et/ou vous craignez de vous tromper | - Vous êtes assez à l’aise avec l’administratif - Vous souhaitez choisir votre intervenant, quand et comment il intervient - Les services dont vous avez besoin sont peu nombreux et/ou assez standards |
Pourquoi opter pour le service prestataire ?
En synthèse, le service prestataire est un bon choix pour vous ou votre proche si :
- la “paperasse” vous rebute,
- vous avez besoin d’une vraie continuité de service,
- l’accompagnement à domicile est assez lourd, complexe, voire urgent,
- le prix n’est pas un problème.
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Agréments, autorisations : quelles garanties doit apporter le service prestataire ?
Les différents services à la personne sont soumis à trois niveaux différents d’obligations administratives :
- la simple déclaration : il faut déclarer le recours à un service à domicile, son montant et ses heures travaillées pour être à jour de ses cotisations (et bénéficier des avantages fiscaux associés),
- l’agrément, pour certains services proposés à des publics “fragiles” (jeunes enfants, personnes âgées ou en situation de handicap), qui s’obtient en respectant un cahier des charges très précis,
- l’autorisation, délivrée par le Conseil départemental sur la base d’appels à projets, pour des services bien spécifiques aux publics fragiles.
Voici la liste des services pour lesquels un service prestataire doit présenter un agrément ou une autorisation (les autres services ne demandant donc qu’une déclaration) :
| Services soumis à agrément | Services soumis à autorisation | |
| Pour un enfant | - garde à domicile d’un enfant de moins de 3 ans, - garde à domicile d’un enfant en situation de handicap, - accompagnement de ces enfants (moins de 3 ans et moins de 18 ans en situation de handicap) dans leurs déplacements | |
| Pour une personne âgée, en situation de handicap ou atteinte de pathologie chronique | - assistance dans les actes quotidiens de la vie, - conduite du véhicule personnel, - accompagnement dans leurs déplacements en dehors de leur domicile |
Combien coûte le service prestataire ?
Depuis 2022, la loi fixe (et revalorise) un prix “plancher” pour les services d’aide à domicile proposés par les organismes prestataires. En 2025, ce tarif minimal est de 24,58 € par heure.
Dans les faits, ce prix plancher est très sous-estimé : les organismes du secteur l’estiment plutôt autour de 32 €/heure, avec des variations selon :
- le lieu du domicile : les services sont plus chers dans les grandes villes, mais aussi dans les zones rurales où les organismes manquent de main d’œuvre,
- la nature des prestations proposées, les organismes proposant des formules plus ou moins complètes (et donc plus ou moins chères),
- les horaires : des surcoûts s’appliquent logiquement pour une intervention le soir ou la nuit, les dimanches et jours fériés…
- les frais (ou dégressifs annexes) : indemnités kilométriques en plus, repas en moins si vous les fournissez à l’intervenant(e)...
Quels sont les aides et avantages pour financer le recours à un service prestataire ?
Pour supporter le coût d’un service prestataire (qui risque donc de grimper assez vite…), vous pouvez faire appel à plusieurs aides financières :
- l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) pour les personnes âgées en perte d’autonomie,
- le Plan Oscar, lorsque la perte d’autonomie est encore minime,
- les aides des caisses de retraite,
- la PCH et l’AAH, pour les personnes en situation de handicap,
- le crédit d’impôt, qui permet de déduire 50 % des frais de services à domicile de ses revenus imposables.
