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Prévention : 10 conseils pour éviter les chutes

Crée le : · Mis à jour le : 15/02/2024 14:46:26 · Temps de lecture :
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En France, les chutes constituent la première cause de perte d’autonomie. A tel point que le gouvernement lançait en 2022 un grand « plan antichute », avec pour objectif de réduire le nombre de chutes mortelles ou entraînant des hospitalisations des personnes âgées de 20 % en 3 ans. En attendant que ce plan se décline dans toutes les régions de France, quelles sont les mesures concrètes, les précautions à prendre pour éviter aux âgés de tomber ? Réponses en 10 points.

1. Aménager son domicile

Un premier conseil qui tombe sous le sens : 60 % des chutes ont lieu à l’intérieur du domicile et 48 % aux abords du foyer (cour, jardin, garage).

Mais avant de se lancer dans de grands travaux, un état des lieux s’impose. Les questions clefs à se poser :

  • est-il facile de circuler ? L’espace n’est-il pas trop encombré ?
  • le sol est-il glissant ? Les tapis sont-ils bien fixés ?
  • l’éclairage est-il suffisant ?

Si c’est le cas, des aménagements simples permettront de régler le problème. Des tapis anti-dérapants pour la salle de bain, de nouvelles ampoules ou des rubans de leds pour baliser la circulation la nuit représentent un petit investissement.

Mais parfois, des travaux plus importants seront nécessaires, comme remplacer la baignoire par une douche. Pour les financer, des aides peuvent être demandées :

  • en appelant le 3996 (du lundi au vendredi de 8h30 à 18h30, service gratuit + prix appel) pour les ressortissants Malakoff Humanis,
  • auprès de sa caisse de retraite principale,
  • auprès de l’Agence nationale de l’habitat (Anah).

Pour vous accompagner, vous pouvez contacter un conseiller France Renov’ au 0 808 800 700 du lundi au vendredi de 9h à 18h (service gratuit + prix appel).

A noter :
les personnes de plus de 75 ans qui perçoivent une retraite complémentaire Agirc-Arrco peuvent bénéficier des conseils d’un ergothérapeute agréé grâce au diagnostic Bien chez moi.
Pour en savoir plus, appelez un conseiller au 0 971 090 971 (service gratuit + prix appel).

Pour aller plus loin, Essentiel Autonomie propose un guide et un programme d’accompagnement gratuits autour des questions liées au logement.


Télécharger le guide - Choisir l’hébergement le mieux adapté à la perte d’autonomie

A lire aussi : Sécurité de la personne âgée : tuto vidéo sur la perte d'autonomie

2. Penser aux aides techniques

Sous le nom d’aides techniques sont regroupées toute une série d’objets, d’accessoires et de technologies qui facilitent le quotidien des personnes en perte d’autonomie. Pour se laver, manger, communiquer ou se déplacer, chacune d’entre elles répond à un besoin précis.

Fort utiles, elles sont pourtant peu connues, mal utilisées et souvent décriées. Malgré leur rôle clef dans la prévention des chutes, identifié dans le plan antichute de 2022.

Notamment les aides à la mobilité pour se déplacer sans tomber : cannes, déambulateurs, mais aussi dispositif anti-dérapant (en particulier dans la salle de bain), fauteuils releveurs, barres d’appui, chariots de course à pousser…

Le hic ? Elles sont parfois perçues comme stigmatisantes, et toutes ne sont pas remboursées.

Il existe cependant des aides (caisses de retraite, allocation personnalisée d’autonomie du conseil départemental…) qui peuvent aider à les financer.

Bon à savoir : le réseau Envie autonomie vend des aides techniques reconditionnées, à prix réduit. Dans certains départements comme la Seine-Saint-Denis, elles peuvent aussi être empruntées à l’ergothèque.

Et pour mieux se les approprier, il est possible d’essayer toutes sortes d’aides techniques, mais aussi de se faire conseiller dans l’un des 21 Cicat français (centres d’informations et de conseil sur les aides techniques).

3. Surveiller son alimentation

De nombreuses personnes âgées ne mangent pas suffisamment, ou pas de la bonne manière : selon le Collectif de lutte contre la dénutrition, 400 000 seniors à domicile seraient ainsi dénutris.

Or, de nombreux nutriments jouent un rôle clef dans la prévention des chutes.

Les protéines, puisqu’elles renforcent les muscles.  Idéalement, il faut privilégier les protéines animales (viande, poisson, œufs), plus faciles à digérer et à assimiler par les plus âgés.

Le calcium, qui renforce les os. A partir de 75 ans, il est recommandé de consommer deux à trois portions de produits laitiers chaque jour (une portion équivalant à 150 ml de lait, 125 g de yaourt ou 30 g de fromage), pour leur apport en calcium mais aussi en protéines.

La vitamine D, qui facilite l’absorption du calcium. Un apport de vitamine D à haute dose permet de diminuer de 19 % le risque de chute, selon une étude de 2009. Elle peut être prise sous forme de compléments alimentaires, mais on en trouve aussi dans l’alimentation. Principalement dans l’huile de foie de morue, mais aussi dans les poissons gras comme le hareng, le saumon, le maquereau ou la sardine, ou encore dans les œufs.

D’autres aliments au contraire sont à éviter, ou du moins à consommer avec modération. Notamment l’alcool, qui peut causer des pertes d’équilibre.

4. Prendre soin de sa bouche…

Bien évidemment, bien manger nécessite une bonne santé bucco-dentaire. Or, selon une étude de 2019, plus on vieillit, moins on prend soin de ses dents. Près d’un Français sur trois âgé de 55 ans et plus n’avait alors pas vu de dentiste de l’année, une proportion qui passait à plus de 50 % après 85 ans.

Or, à tout âge, il est indispensable d’effectuer chaque année une visite de prévention chez le dentiste et de consulter à la moindre douleur. Sans oublier le brossage quotidien, à raison de deux minutes deux fois par jour, que l’on ait conservé ses dents d’origine ou que l’on porte une prothèse.

D’autant qu’une mauvaise santé bucco-dentaire peut induire des chutes d’une autre manière : « aussi étonnant que cela puisse paraître, l’articulation de la mâchoire participe à la construction et à la préservation de l’équilibre », explique l’Union française de la santé bucco-dentaire.

Raison de plus pour honorer scrupuleusement ses rendez-vous chez le dentiste.

5. Et de ses pieds

Les douleurs aux pieds sont un facteur de risque de chute. Pour éviter la pression sur la zone douloureuse, on aura tendance à modifier ses appuis, et donc à être moins stable sur ses pieds. Par ailleurs, les kératoses (cors, cals, durillons, crevasses…) peuvent être un signe de troubles de la statique du pied (pieds plats), qui devront être corrigés.

Mieux vaut donc consulter un pédicure-podologue en cas de douleurs aux pieds ou de difficultés à marcher.

Et dans tous les cas, prendre soin de ses pieds et les montrer une fois par an à son médecin traitant ou à un pédicure-podologue aidera à limiter grandement les risques.

6. Faire le point sur les traitements médicamenteux

Les médicaments sont souvent en cause lorsqu’une personne âgée tombe. C’est pourquoi il est essentiel de faire le point avec le médecin traitant ou le pharmacien, en indiquant les traitements prescrits mais aussi les médicaments pris sans ordonnance.

L’occasion aussi d’examiner les risques d’interactions néfastes, mais aussi l’intérêt de chacun des traitements pour envisager une baisse de la posologie ou un arrêt.

En effet, certains médicaments, comme les somnifères ou les anxiolytiques, peuvent troubler l’équilibre et la vigilance. Ensuite, avec l’âge, la fonction d’élimination du foie et des reins est souvent moins efficace, ce qui accentue ces effets.

A noter : les familles de médicaments les plus fréquemment à l’origine des chutes sont :

  • les psychotropes : antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques et somnifères ;
  • les traitements contre la tension artérielle : hypotenseurs et diurétiques ;
  • les antidiabétiques.

7. Se mettre au sport

Cela peut sembler paradoxal, mais moins on bouge, plus on risque de tomber.  Moins sollicités, les muscles s’affaiblissent, augmentant la possibilité de chute.

Mais l’activité physique contribue aussi à préserver les réflexes et les capacités cognitives, explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) : « une bonne condition physique est associée à de meilleures fonctions cognitives », ce qui pourrait compenser en partie «  l’augmentation du temps de réaction chez les sujets sains âgés en cas de déséquilibre et serait associée à de meilleures performances dans des tâches faisant appel aux fonctions exécutives (marche en contexte d’attention divisée ou double-tâche). »

8. Et travailler son équilibre

Parmi les sports praticables à tout âge, certains sont particulièrement bénéfiques pour travailler son équilibre.

C’est le cas des activités aquatiques comme l’aquagym, la danse ou le tai-chi chuan, où les pratiquants enchaînent les changements de posture.

Certains exercices dédiés au renforcement de l’équilibre peuvent aussi être réalisés chez soi, mais mieux vaut se faire conseiller par un professionnel, comme un kinésithérapeute, et s’entraîner en présence de quelqu’un.

Autre option : les ateliers équilibres qui peuvent être organisés par les mairies, les clubs seniors, les caisses de retraite ou les centres de prévention de l’Agirc-Arrco.

9. Vérifier sa vue et son audition

Quand l’acuité visuelle diminue, il devient plus fréquent de se cogner, de trébucher : les obstacles sont plus difficilement décelables et le risquer de tomber augmente en conséquence.

La déficience visuelle peut parfois être corrigée. Peut-être que la personne concernée a besoin de lunettes, ou qu’elle souffre d’une cataracte, qui peut être opérée, ou d’un glaucome, qui peut être traité s’il est détecté tôt.

Seul un professionnel pourra donner la marche à suivre : le médecin traitant, qui orientera si nécessaire vers un spécialiste.

Mais une baisse de l’audition peut aussi causer des chutes. Une étude menée au début des année 2000 par des médecins américains a ainsi montré que les personnes ayant une perte auditive de 25 décibels courent trois fois plus de risques de chuter, une probabilité multipliée par 1,4 par tranche de 10 décibels de perte auditive supplémentaire.

Selon l’un des chercheurs à l’origine de l’étude, ces résultats s’expliquent parce que les personnes malentendantes apprécient moins bien leur environnement global. Mais aussi parce que la déficience auditive demande un effort cognitif supplémentaire, au détriment de l’équilibre.

10. Repenser sa garde-robe

Peut-être la mesure la plus agréable à mettre en place, le renouvellement de sa garde-robe pour des vêtements et des accessoires à la fois élégants et pratiques.

Il faudra éviter les habits trop longs et trop étroits, et veiller à choisir des chaussures adéquates : elles devront être à la bonne taille, bien tenir le pied et la cheville, être dotées de semelles fines, fermes et antidérapantes, et d’un talon large et bas (pas plus de 3 centimètres).

Les troubles de continence peuvent aussi causer des chutes : soit en se concentrant sur sa vessie au détriment de la marche, soit en se précipitant aux toilettes pour éviter la chute. Des vêtements faciles à mettre et à ôter peuvent rassurer, mais il faudra peut-être envisager de consulter ou de porter des protections. Attention, si celles-ci sont mal posées, elles peuvent entraver la marche. N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel (pharmacien, aide à domicile…).

Pour aller plus loin : Prévenir les chutes et accidents chez les personnes âgées


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