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Occuper un malade d’Alzheimer : 11 activités recommandées

9 activités recommandées pour un malade d’Alzheimer
Crée le : · Mis à jour le : 17/05/2023 12:04:46 · Temps de lecture :
6 minutes

Artistiques, physiques, pour marquer le coup ou pour le quotidien… 11 idées d’activité qui feront beaucoup de bien à un malade d’Alzheimer. Et nos conseils pour les organiser dans les meilleures conditions.

Vous accompagnez l’un de vos proches en situation de dépendance ? En plus de l’aide matérielle et morale que vous pouvez lui apporter, organiser avec lui des activités distrayantes va bien au-delà de l’objectif de passer un bon moment ensemble (même si c’est déjà une très bonne chose !).

Exercer sa mémoire, entretenir une certaine habileté gestuelle ou sa forme, travailler sa concentration… Les bénéfices sont nombreux.

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Dans le cas d’Alzheimer (comme pour toute maladie dégénérative) l’un des enjeux va être de ralentir l’évolution de la maladie de votre proche. Exercer sa mémoire, entretenir une certaine habileté gestuelle ou sa forme, travailler sa concentration… Les bénéfices sont nombreux.

Des activités particulièrement bénéfiques pour les malades d’Alzheimer

Ces activités sont encore plus cruciales (mais aussi plus délicates à organiser) si votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer. Les seniors qui en souffrent (ou souffrent de troubles apparentés) ont besoin d’activités physiques, manuelles ou cérébrales. Elles vont en effet permettre :

  • de valoriser le malade et lui permettre de conserver une bonne estime de soi,
  • de l’occuper et lui fournir des repères, car l’inactivité peut engendrer de l’agitation et de l’anxiété,
  • de maintenir un lien social et lutter contre la tendance au repli sur soi,
  • d’améliorer ses capacités cognitives et ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer.

Pour être efficaces, ces activités (à pratiquer en groupe ou seul selon les cas) doivent être effectuées régulièrement. Mais sans excès ! Car des activités trop longues ou trop intenses vont engendrer de la fatigue et du stress.

Les activités artistiques et cérébrales

Le principal symptôme d’Alzheimer, c’est la détérioration progressive des capacités cognitives (mémoire, langage…). Ces activités intellectuelles sont donc tout indiquées pour freiner l’évolution de la maladie :

1. Les activités “souvenirs”

L’objectif de ces activités ? Solliciter la mémoire à long terme (les souvenirs anciens) mais aussi à court terme (souvent la plus atteinte). Pour ce faire, en tant qu’aidant familial, proche, ami, vous pouvez concevoir une foule d’exercices permettant de raviver des souvenirs. Pourvu bien sûr qu’ils soient source de plaisir et que vos questions ne soient pas trop insistantes.

Quelques exemples d’activités possibles :

  • la réalisation en commun d’un album photo commenté,
  • la rédaction de mémoires,
  • la manipulation et l’historique d’objets de famille,
  • la visite de lieux que votre proche a fréquenté autrefois,
  • des rencontres avec des amis et des connaissances.

2. Les jeux de réflexion

L’avantage des activités ludiques ? Dans un climat de détente, ils vont permettre (sans avoir l’air d’y toucher) de faire travailler les méninges de votre proche. Elles demandent en effet une certaine concentration pour coordonner les gestes et la pensée, voire l’élaboration d’une stratégie. Vous auriez tort de vous en priver…

Quelques exemples d’activités à choisir en fonction de l’état physique et de l’avancée de la maladie :

  • maquettisme, jeux de construction ou d’adresse,
  • Scrabble, Pictionnary, Memory et autres jeux de lettres et de tri,
  • jeux à dimension “stratégique” (cartes, échecs…),
  • reconnaître des drapeaux, des lieux en photo ou des personnalités dans un magazine.

3. Les activités artistiques

Aussi distrayants qu’un bon jeu, gratifiants pour votre proche qui se sentira encore capable de réaliser de belles choses… Les activités artistiques font appel aux capacités de création et à la concentration, et se révèlent donc tout indiquées en cas d’Alzheimer.

Comme pour toutes les activités suggérées ici, elles sont à choisir en fonction des capacités de la personne concernée (inutile de la frustrer en plaçant la barre trop haute). Mais aussi selon ses goûts et ce en quoi elle excellait avant.

Quelques exemples d’activités artistiques pour un malade d’Alzheimer :

  • poterie, couture ou atelier d’écriture si possible dans un lieu organisant ces activités en groupe,
  • peinture, dessin, collage… faciles à organiser avec peu de matériel,
  • chant, musique, seul ou à plusieurs,
  • ou tout simplement un tour dans un musée ou lieu culturel, qui regorgent de possibilités de visites guidées passionnantes.

BON À SAVOIR
Notre partenaire, France Alzheimer, accompagne et forme les aidants des patients atteints d’Alzheimer. L’association, présente partout en France, propose une large palette d’activités adaptées à chacun, notamment à travers les pratiques artistiques.

Les activités physiques

Avec la maladie d’Alzheimer, le déclin physique va malheureusement de pair avec la détérioration du mental. Un malade d’Alzheimer a donc besoin aussi d’être sollicité physiquement. En plus des exercices physiques et sportifs qui sont bénéfiques pour tous les seniors, ces activités vont permettre à votre proche de maintenir ses facultés motrices et de freiner la perte de coordination de ses gestes.

4. La danse

Si votre proche apprécie l’exercice, alors ne vous en privez pas ! Car la danse est une activité extrêmement bénéfique pour une personne atteinte d’Alzheimer. Elle va solliciter en effet :

  • la mémoire (apprentissage d’une chorégraphie et des pas),
  • la coordination des mouvements (pour être en rythme avec la musique),
  • la sociabilité (on danse rarement tout seul…).

5. Randonnée, Tai chi, pilates… Les sports “doux”

Prévenir leur apparition, ralentir leur évolution : plusieurs études scientifiques ont démontré que la pratique du sport est extrêmement bénéfique dans le cas de maladies dégénératives comme Alzheimer. 

Mais quel sport ? Parmi les activités physiques pas trop intensive, ne nécessitant pas une surveillance constante, et aux vertus déstressantes avérées, on peut citer : 

La clé, une fois que vous aurez trouvé LE sport qui convient à votre proche ? Une pratique fréquente et régulière, pour créer l’habitude et surtout en tirer des bienfaits tant physiques que psychologiques.

6. Le jardinage

Le jardinage est également préconisé parmi les activités dédiées aux malades d’Alzheimer. Agréable et pratiquer en plein air, il permet de maintenir les fonctions motrices et la mémoire des seniors, qui apprennent à différencier les végétaux, à retenir la bonne façon de les entretenir (arrosage, coupe, ensoleillement)… Avoir la main verte pour rester vert, en somme !

7. Le bricolage

Si votre proche a toujours été habile de ses mains et capables de réaliser de menus travaux, il ne faut surtout pas l’en priver au prétexte qu’il n’est plus aussi autonome qu’avant. Sous supervision, le bricolage est un hobby très bénéfique en cas d’Alzheimer :

  • il favorise la logique et la réflexion (réalisation d’un plan, marche à suivre…),
  • il encourage la motricité fine et la dextérité,
  • il est valorisant et permet à votre proche de (se) prouver qu’il peut tout à fait se rendre utile.

Les activités du quotidien

Il ne vous est pas toujours possible d’organiser des activités complexes ou des sorties lointaines ? Pas de panique : la vie de tous les jours est une source inépuisable d’activités sympathiques et utiles pour une personne souffrant d’Alzheimer.

8. La cuisine, la pâtisserie…

Vite faite, bien faite ou élaborée, sucrée ou salée : la cuisine, même de tous les jours, est très adaptée à cette situation. Du plus basique (éplucher les légumes, retrouver des ustensiles et ingrédients, mettre la table) à la réalisation d’une recette complète : en fonction des capacités de votre proche, les plaisirs de la table permettent à la fois de solliciter sa mémoire et sa gestuelle, et une nouvelle fois de le rendre fier de contribuer au résultat final.

9. Le linge, le rangement…

Plier et ranger soi-même son linge, organiser ses papiers ou sa bibliothèque… Même si vous êtes présent pour aider votre proche au quotidien et lui faciliter la vie, il est important qu’il puisse conserver une certaine autonomie. Et ne soit pas complètement infantilisé.

En lui confiant certaines petites tâches du quotidien, vous l’aiderez en effet à travailler sa mémoire immédiate (où est la place de telle chose, comment se range telle autre…) et à conserver la satisfaction d’être capable de se débrouiller encore un peu.

10. L’animal de compagnie

Ils rythment les journées, ils donnent le sourire et apaisent les angoisses, ils “sortent” votre proche de son isolement… Pour toutes ces raisons, les animaux de compagnie sont fortement recommandés pour les malades d’Alzheimer. 

Le choix de l’animal va dépendre notamment de la forme de votre proche et de sa capacité à s’en charger : un chien ou des poissons, ce n’est pas le même engagement !

En savoir plus : Animaux de compagnie et personnes âgées : toutes les réponses

11. Les fêtes et les grandes occasions

Anniversaires et fêtes de famille, fêtes religieuses et autres célébrations sont importantes pour servir de “marqueurs temporels” à votre proche atteint d’Alzheimer. La maladie, en s’attaquant à sa mémoire, le prive en effet de certains repères que ce genre d’occasion aide à remettre en place.

Effets bonus : la préparation de la fête aide à se projeter dans l’avenir et à s’organiser. Et c’est souvent l’occasion de revoir des êtres chers, de se distraire… et pour vous qui l’aidez de sortir un peu d’un quotidien où vous êtes souvent en tête à tête. Tout le monde y gagne, donc…

Comment bien organiser une activité pour une personne atteinte d’Alzheimer ?

Quelle que soit l’occupation proposée, certaines conditions doivent être réunies pour que ces moments soient agréables et productifs :

  • Du calme. Mettez-vous dans un lieu où vous ne risquez pas d’être dérangés, afin d’optimiser l’attention de la personne accompagnée.
  • Des rituels. Un lieu, une pièce, la manière de vous installer, pourquoi pas une petite musique… Ces petites habitudes aident à ne pas déconcerter votre proche.
  • De la sécurité. Sans l’infantiliser, soyez attentif à ce que votre proche ne se blesse pas, n’ingère pas de substances dangereuses… Le choix d’un lieu “sûr” et bien rangé vous y aidera.
  • Du temps (pas trop). On conseille de faire des pauses (au bout d’une vingtaine de minutes, souvent) et d’arrêter au premier signe de fatigue ou d’agacement. La régularité et la qualité des activités priment sur la quantité !
  • De la souplesse… Pourvu qu’elle soit régulière, le jour et l’heure de l’activité ne sont pas fondamentaux : adaptez-vous à l’état physique et psychologique de la personne.
  • … et un peu de ténacité. Votre proche a refusé une activité (ou échoué) la dernière fois ? Ce n’est pas forcément définitif et cela peut être dû à l’humeur du moment. N’hésitez pas à lui proposer à nouveau. La meilleure solution est de demander à la personne, d’un jour sur l’autre, ce qu’elle désire faire.

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