Sommaire

Maladie d'Alzheimer : quel rôle dans la perte d’autonomie ?

Maladie d'Alzheimer : quel rôle dans la perte d’autonomie ?
Crée le : · Mis à jour le : 20/10/2021 14:52:36 · Temps de lecture :
5 minutes

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative survenant généralement après 65 ans. Elle touche environ 900 000 personnes en France*. Elle provoque des troubles de la mémoire et plusieurs symptômes handicapants dans la vie quotidienne. Son évolution impose souvent une prise en charge par les proches du malade ou par des établissements spécialisés.

Les symptômes qui doivent alerter

Les troubles de la mémoire sont les premiers signes pour repérer la maladie d’Alzheimer : la personne âgée oublie notamment des faits récents. Ces trous de mémoire sont liés à des lésions neurologiques responsables de dysfonctionnements cognitifs et intellectuels.

La maladie d’Alzheimer provoque d’autres difficultés encore : 

  • des troubles de la parole ;
  • une désorientation dans le temps et dans l'espace ;
  • des troubles de la pensée abstraite et une altération du jugement ;
  • une incapacité à réaliser certaines activités motrices comme l'écriture (apraxie) ;
  • une incapacité à identifier des objets ou des visages (agnosie) ;
  • des changements de comportement et du caractère avec des signes d’irritabilité, d’agitation et d’agressivité possibles.

La personne, souvent âgée, ressent alors des difficultés à mémoriser de nouvelles informations ou à se remémorer des souvenirs, à se repérer dans l'espace et le temps, à exécuter des tâches familières. Elle ne trouve plus les mots, a plus de mal qu'habituellement à s’exprimer ou constate des modifications de sa personnalité.

Les signes de la maladie s’installent et deviennent très handicapants au quotidien. L'apparition des symptômes et leur progression diffèrent cependant selon les personnes. 

Souvent diagnostiquée à partir de 65 ans, la maladie d'Alzheimer peut cependant commencer à affecter une personne avant cet âge. Ainsi, il est possible de souffrir de la maladie d’Alzheimer avant 60 ans.


Télécharger le guide - aider un proche atteint de la maladie d'Alzheimer

Maladie d'Alzheimer : Qu'est-ce que l'agnosie ?

L'agnosie se traduit par l'incapacité à reconnaître des visages ou des objets familiers. Le terme agnosie vient du grec « a », sans, et « gnôsis », connaissance.

Elles sont causées par des lésions dans les aires sensorielles du cerveau : il ne s’agit pas de troubles de la mémoire.

L’agnosie visuelle aperceptive, par exemple, consiste à ne pas reconnaître un objet.

La prosopagnosie est aussi une forme d’agnosie visuelle, mais elle affecte la reconnaissance des visages.

L’astéréognosie se définit quant à elle par l’incapacité à reconnaître un objet par le toucher. Les personnes qui en sont atteintes sont en mesure de décrire l’objet (il est lourd/léger, chaud/froid, long/court…) mais pas de le nommer.

Comment faire face aux agnosies d'un proche ?

  • En cas de prosopagnosie, les malades peuvent compenser la non-reconnaissance des visages en utilisant leurs autres sens, notamment l’audition.
    Une étude canadienne a par ailleurs démontré que les malades d’Alzheimer arrivaient à reconnaître les visages aussi bien que des personnes âgées en bonne santé quand on leur présentait les photos à l’envers.
    Dans ce cas en effet, le cerveau doit procéder à une analyse plus détaillée de l’image, en considérant tous ses éléments (yeux, nez, bouche…). La difficulté à reconnaître les visages proviendrait d'une difficulté de perception globale, notamment dans les stades précoces de la maladie. Travailler sur les signes distinctifs des visages pourrait donc permettre aux malades de reconnaître leurs proches plus longtemps.
  • En cas d’agnosie visuelle aperceptive, si la personne malade utilise une fourchette pour manger une soupe par exemple, il est conseillé d’intervenir doucement, d’échanger calmement le mauvais ustensile pour le bon, avec le sourire, sans commentaire, sans grimace.
    Autre option, notamment à table, s’installer face à son proche et utiliser soi-même l’objet qui convient. Petit à petit, à force de répétition, le malade peut réapprendre à utiliser le bon objet.
  • Même chose pour l’astéréognosie : s’entraîner à reconnaître des objets du quotidien au toucher, sans les voir, peut aider à compenser cette forme d’agnosie.


Les facteurs de risques 

La maladie d'Alzheimer est essentiellement liée à l'âge et au processus de vieillissement. Les mécanismes naturels de réparation de l'organisme deviennent en effet moins efficaces. 
Les femmes sont plus touchées que les hommes, car elles vivent plus longtemps et subissent des modifications hormonales à la ménopause. À partir de 85 ans, une femme sur quatre et un homme sur cinq sont touchés.

Des facteurs génétiques pourraient également favoriser  la survenue de la maladie d'Alzheimer, notamment le gène ApoE4.

Les troubles cardio-vasculaires, l'obésité, l'hypertension artérielle, l’excès de cholestérol, le diabète et les accidents vasculaires cérébraux sont d’autres facteurs de risque.

Enfin, une mauvaise alimentation et le tabagisme semblent augmenter les risques.

Les examens cliniques pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer

Dès l’apparition de signaux d’alerte, le médecin traitant pourra prescrire des tests et examens auprès de spécialistes (neurologue, gériatre…) pour identifier la maladie de façon certaine et écarter d’autres pathologies.

  • L'examen clinique : doit apprécier l’état général de la personne, son degré de vigilance, la présence   de déficits sensoriels et /ou moteur
  • L'évaluation fonctionnelle : Le retentissement peut être apprécié à l’aide de l’échelle simplifiée des activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL simplifiée)comportant les 4 items les plus sensibles (utilisation du téléphone, utilisation des transports, prise de médicaments, gestion des finances).
  • L'évaluation cognitive globale : le test psychométrique MMSE (Mini Mental State Examination) fait partie des évaluations utilisées.
  • Les examens biologiques : un dosage de la thyréostimuline hypophysaire (TSH), un hémogramme, une CRP, une natrémie, une calcémie, une glycémie, une albuminémie et un bilan rénal (créatinine et sa clairance) pourront être prescrit. Une analyse standard du liquide céphalo-rachidien (ponction lombaire) peut être recommandée  chez les patients avec une présentation clinique atypique et/ou rapidement évolutive et chez les patients jeunes.
  • L'imagerie médicale : une IRM et autres examens de ce type permettent également de visualiser les structures et d’éliminer une autre cause.

Les mesures thérapeutiques

A ce jour, aucun traitement ne permet de guérir de la maladie d’Alzheimer. En revanche, des traitements médicamenteux, non médicamenteux, une hygiène de vie saine pourraient permettre de ralentir l’évolution de la maladie.

Les médicaments 

  • Le traitement médicamenteux est une option dont l’instauration ou le renouvellement est laissé à l’appréciation du médecin prescripteur.

Les approches non médicamenteuses

  • Elles sont aujourd’hui partie intégrante de la prise en charge thérapeutique des patients Alzheimer, aussi bien à domicile qu’en établissement : ateliers mémoire, ateliers artistiques, ateliers bien-être,  soutien psychologique.

Quelles activités pour un malade d’Alzheimer ?

Les mesures de prévention

Une hygiène de vie saine pourrait participer à limiter ou retarder les risques liés à la maladie d’Alzheimer et aux maladies apparentées. Certains comportements pourraient avoir un rôle protecteur :

  • Conserver une activité intellectuelle et sociale, à tous les âges : les exercices cérébraux (mots croisés, sudoku, puzzles, casse-tête, lecture, scrabble, etc.) tendent à préserver les capacités cognitives (mémorisation, concentration, etc.).
  • Manger équilibré : il est notamment recommandé de limiter sa consommation d’alcool et de graisses, et de favoriser une consommation régulière de fruits et légumes, et de poisson.
  • Cesser de fumer (si tel est le cas) : le tabac favorise les troubles cardio-vasculaires, qui sont des facteurs de risque.
  • Pratiquer une activité physique régulière : elle participe notamment à lutter contre le surpoids et l’obésité, qui sont des facteurs aggravants les risques cardio-vasculaires.

* Inserm - juillet 2014


Pour en savoir plus