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Déni de l’aidant : comment voir la réalité en face

Quand l’aidant refuse de voir la réalité
Crée le : · Mis à jour le : 05/03/2024 16:37:11 · Temps de lecture :
3 minutes

Difficultés de concentration, déni, réactions émotives sont les signes d’un état de stress chez les aidants familiaux. En effet, s’occuper au quotidien d’une personne dépendante est une tâche lourde et difficile dont on ne peut s'acquitter seul. Pour autant, de nombreux aidants refusent de le reconnaître et peinent à se faire épauler.

Quel sens donner au déni de l’aidant ?

Crainte de ne pas être à la hauteur, culpabilité, sentiment de toute puissance…. de multiples raisons conduisent les aidants familiaux à sous-estimer la réalité de leur charge et à refuser de se faire aider
 

"Personne ne peut s’imaginer la souffrance des aidants… Il faut soi-même en faire partie… Mon mari de 64 ans atteint de démence fronto-temporale n’a plus rien à voir avec l’homme que nous avons connu. C’est très dur pour toute ma famille. La vie bascule et il n’y a aucun espoir… En parler fait du bien. Merci à tous ceux qui ont pris le relai autour de lui, ce sont des gens formidables !" Andrée

Cette situation de déni est toujours l’expression d’un rejet de la réalité et un moyen de défense pour tenir à distance ce qui est douloureux. Il faut parfois du temps à certains pour accepter la maladie de leur proche ou le nouveau rôle qu’ils vont devoir remplir auprès de ce dernier. Toutefois, demander de l’aide en tant qu’aidant ne signifie pas que les soins et l’accompagnement que l’on procure au malade sont inadaptés, mais qu’il est impossible de s’occuper seul d’une personne dépendante.  
 

"Les professionnels doivent encourager les aidants de leur entourage à participer à des groupes de parole ou à parler à un psychologue de leurs difficultés et de leurs émotions. Se sentir soutenus leur permettra de tenir plus longtemps et en meilleure santé." Michèle, professionnelle du soin

BON À SAVOIR
Les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco offrent aux ressortissants de l’Agirc et de l’Arrco âgés de 50 ans et plus et à leurs conjoints, la possibilité de faire un bilan de prévention personnalisé réalisé par des spécialistes de l’avancée en âge.


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Comment se faire aider ?

S’accorder du répit et rompre le rythme de son intervention auprès du proche malade est considéré par beaucoup d’aidants comme un risque, que peu sont prêts à prendre. Pourtant, pour que la relation aidant-aidé reste de qualité, il est important que les aidants familiaux gardent du temps pour eux sans culpabilité. Souffler, est indispensable à leur équilibre et à celui de leurs proches. 

Il existe de nombreux dispositifs pour aider les aidants autant au niveau pratique que psychologique. Associations, sites internet, Centre communal d’Actions Sociales (CCAS) et Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique (CLIC) sont là pour vous orienter vers les bons interlocuteurs et vous informer sur vos droits.

Les conseils de Graziella Cotti, psychologue clinicienne et psychologue du travail : le déni de la réalité

Le déni de la réalité est un mécanisme de défense très puissant et classiquement associé à un "décalage" entre le comportement ou le vécu de la personne qui l’expérimente et la réalité qui lui est imposée… Réalité qu’il comprend intellectuellement ou rationnellement, mais qui est affectivement et émotionnellement inacceptable et insensée. 

C’est bien parce que ce déni peut conduire à des attitudes non appropriées, à des interprétations erronées, ou même à des hallucinations tant positives (on voit, ou entend des choses qui n’existent pas), que négatives (on omet, ou on ne voit pas ce qui est), qu’il est capital que l’aidant soit accompagné

Face à des situations complexes, l’aidant (professionnel ou non) ne peut, à lui seul, comprendre et intégrer tous les éléments affectifs, médicaux, relationnels, tels que la souffrance de l’aidé, ses besoins, ses envies, ses peurs, etc.

L’échange avec des professionnels permettra de remettre en ordre et en perspective ces éléments, afin de ne pas rigidifier une situation (s’enfermer dans une attitude ou un comportement), ni ajouter du chaos à la souffrance et d’accompagner au mieux l’aidant et l’aidé

Cet accompagnement ou ce soutien ne doivent pas être vécus comme un signe d’incapacité, mais bien comme une force, une "arme" ou une sécurité supplémentaire qui permet d’être le plus juste dans l’aide apportée, de traverser l’épreuve et, à terme, de lui donner du sens.

BON À SAVOIR
Des plateformes d’accompagnement et de répit proposent des solutions adaptées pour offrir du temps libre aux aidants, les informer, les soutenir et les accompagner.


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