Sommaire

Dépendance : comment savoir si votre proche est encore autonome ?

Dépendance : comment savoir si votre proche est encore autonome ?
Crée le : · Mis à jour le : 06/03/2024 09:43:52 · Temps de lecture :
5 minutes

Pas toujours évident de faire la part des choses entre les effets “normaux” de l’âge et la perte d’autonomie. Votre proche est-il dépendant ou encore autonome ?
Toutes les clés pour savoir s’il est temps de demander l’avis d’un médecin.

En France, 1,2 millions de personnes âgées sont concernées par la perte d’autonomie. Elles seront 2,6 millions en 2060. Avec des conséquences lourdes, pour elles comme pour leurs proches: financières bien sûr, mais aussi dans l’organisation du quotidien.

Vous avez l’impression que votre proche âgé se débrouille moins bien seul ? Qu’il a besoin d’être mieux suivi, voirehébergé dans un établissement spécialisé ?Avant de prendre une quelconque décision, prenez le temps d’évaluer sereinement la situation.

Cet article devrait vous aider à savoir si, oui ou non, votre proche pourrait être en situation de perte d’autonomie. Et qui aller voir pour confirmer votre impression.

Qu’est-ce que la perte d’autonomie ?

En termes simples, on considère qu’une personne se trouve en situation de perte d’autonomie (ou de dépendance, c’est la même notion), si :

  • elle n’est plus capable d’effectuer des actes de la vie de tous les jours
  • qu’elle ne peut pas demeurer sans risque dans son environnement habituel

Cette définition est volontairement vague, car il n’existe pas une situation unique de dépendance. Les causes et déclencheurs sont très variés, et elle peut survenir brutalement ou graduellement.


Télécharger le guide - mode d'emploi des aides financières

Quelles sont les causes de la perte d’autonomie ?

Handicap physique, troubles psychiques, maladie ou simplement vieillissement : la perte d’autonomie peut-être le résultat de nombreux facteurs. Votre proche peut d’ailleurs devenir dépendant à cause de la combinaison de plusieurs de ces facteurs : de l’arthrose puis une fracture du col du fémur par exemple.

Alzheimer et les démences

La maladie d’Alzheimer est la plus répandue, mais ce n’est pas la seule. Les maladies qui touchent à la mémoire sont l’une des principales causes de dépendance. Parce qu’avec la mémoire, ce sont les facultés à effectuer les tâches du quotidien, à s’orienter, à parler… qui sont touchées.

D’où l’impression que la personne “perd la tête”, et le terme un peu générique de démence qu’on accole à toutes ces maladies.

BON À SAVOIR
En parallèle du diagnostic médical, il existe de très nombreuses structures et associations qui viennent en aide aux familles des quelques 900 000 personnes atteintes d’Alzheimer.

Parkinson et les maladies neurodégénératives

Tremblements involontaires, lenteur et imprécision dans les gestes de la vie quotidienne, rigidité musculaire… Les symptômes de la maladie de Parkinson illustre à quel point elle peut limiter l’autonomie de ceux qui en sont atteints (soit 200 000 personnes en France).

Au total, les maladies neurodégénératives touchent plus d’un million de Français. Et dans la même catégorie de maladies à évolution lente, et qui vont affecter la motricité des malades, on peut également citer la sclérose en plaques.

L’arthrose

L’arthrose fait partie de ces affections qu’on associe communément à l’âge : 85% des plus de 70 ans y sont effectivement confrontés. Elle occasionne des douleurs, des raideurs articulaires, et une gêne pour se mouvoir, le plus souvent au niveau de la colonne vertébrale, des mains, des genoux, des hanches et des pieds.

L’arthrose ne se soigne pas, mais on peut par contre en prévenir les effets (et donc limiter la perte d’autonomie) :

  • par le port de chaussures adaptées,
  • par des consultations médicales et des séances de kinésithérapie,
  • par une activité physique régulière et adaptée.

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC)

Sur les 140 000 personnes qui sont victimes d’un accident vasculaire cérébral chaque année, un tiers conservent un handicap. Qu’il s’agisse d’une hémorragie ou d’un infarctus cérébral, l’AVC va priver le cerveau d’oxygène pendant un temps.

Les conséquences ? Elles peuvent être très diverses :

  • déficits sensoriels (troubles de la vision, de la parole et de l'audition),
  • difficultés cognitives (de concentration, mémoire, incapacité à reconnaître ou utiliser des objets du quotidien…),
  • séquelles physiques (paralysie ou faiblesse d'un côté du corps…),
  • séquelles morales (fatigue, dépression, changement de personnalité, troubles des émotions, du comportement…).

Comme dans le cas de l’arthrose, la prévention reste le meilleur moyen de faire face à l’AVC et à ses conséquences. Notamment par la nutrition, des consultations médicales périodiques et une activité physiques régulières.

L’ostéoporose

Caractérisée par une faible masse osseuse (et une fragilité du squelette), l’ostéoporose est une affection de plus en plus fréquente avec l’âge -en particulier chez les femmes.

Or non seulement elle rend les chutes plus risquées, mais elle augmente le risque de tomber et de mal se recevoir. A la clé, des douleurs et des fractures qui se soignent moins bien. La plus préoccupante étant celle du col du fémur : 20 à 25% des personnes âgées qui en sont victimes deviennent dépendantes.

Dépendance : quels indices doivent vous alerter ?

Sans vous inquiéter pour rien, certains signes doivent vous encourager à être plus vigilants. Voire à solliciter un avis médical.

Les premiers signes physiques de la perte d’autonomie

Il peut être parfois difficile de distinguer ce qui va relever d’une fatigue passagère ou d’une réelle perte d’autonomie. Néanmoins, ces quelques indices doivent vous inciter à surveiller votre proche de plus près :

  • Il ou elle a de plus en plus de mal à accomplir des tâches quotidiennes (se faire à manger, conduire…).
  • Il ou elle perd l’équilibre et chute plus souvent. Et a du mal à se lever, à marcher…
  • Il ou elle perd du poids et vous semble globalement moins actif, plus fatigué.

Ces signes sont peut-être bénins. Ou constituer des premiers signes d’une dépendance qui peut encore se “gérer” facilement. Par exemple les difficultés à se lever ou à se mouvoir grâce à de petites adaptations du logement. Mais vous n’avez rien à perdre à être attentif…

Les indices psychologiques de la perte d’autonomie

Moins évidents peut-être à repérer, les changements de comportement ou les “baisses” psychologiques sont aussi des signes à surveiller :

  • Ses habitudes ont changé : modification de l’alimentation, moins de motivation pour des activités qui étaient une passion…
  • Son humeur est modifiée : irritabilité, agressivité, ou au contraire anxiété et dépression…
  • Ses capacités de mémoire, de raisonnement, de langage semblent amoindries.

Si globalement votre proche semble désorienté, plus sujets aux oublis et aux pertes, et moins “alerte”, il convient sans doute de pousser la réflexion...

Dépendance : comment l’évaluer et en avoir le coeur net

Puisque de très nombreuses aides et dispositifs sont prévus pour aider les personnes en situation de perte d’autonomie, il faut bien en donner une définition “officielle”. Définition sur laquelle les administrations et organismes vont se baser pour déterminer si oui ou non votre proche (et vous-même en tant qu’aidant) avez besoin de ces dispositifs.

A lire aussi : Un proche dépendant ? 10 conseils essentiels pour débuter

Cette “mesure” officielle du degré d’autonomie de votre proche est donnée par deux “grilles” médicales :  AGIRR (pour Autonomie, Gérontologie, Groupes Iso-Ressources) et AVQ (Actes de la Vie Quotidienne).

La grille AVQ, utilisée en complément de la première, répertorie comme son nom l’indique 6 actes de la vie quotidienne :

  • toilette,
  • habillage,
  • alimentation,
  • continence,
  • déplacement,
  • transferts (s’asseoir, se coucher, se relever…).

Selon que la personne est incapable d’effectuer 2, 3 ou 4 de ces actes, elle sera répertoriée en niveau 1, 2 ou 3. Le niveau 4 représente le degré de dépendance le plus élevé.

La grille AGGIR constitue en quelque sorte une version plus avancée de l’AVQ. Elle “classe” votre proche selon 6 niveaux de perte d’autonomie (GIR 1 signifiant que la personne est extrêmement dépendante, GIR 6 qu’elle est tout à fait autonome) en fonction de 17 comportements du quotidien.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Pour vous aider, Malakoff Humanis vous propose un simulateur pour calculer votre degré d'autonomie.
Calculez votre GIR


Pour en savoir plus