Sommaire

Aidant familial : qu'est ce que le baluchonnage ?

aidant-familial-qu-est-ce-que-baluchonnage
Crée le :
·
Mis à jour le : 18/01/2023 17:25:50 · Temps de lecture :
5 min

Le baluchonnage ou relayage en France est une solution de répit pour les aidants familiaux et de maintien à domicile pour les personnes âgées. Inventée en 1999 au Québec, cette pratique permet à l'aidant de se reposer et de  bénéficier d'un relais par un professionnel, 24h/24, au domicile de son proche.

Le baluchonnage : une solution venue du Québec

Le baluchonnage est une solution de répit pour les aidants familiaux, créée en 1999 au Québec, par Marie Gendron, sous la marque Baluchon Alzheimer®.

Qu’est-ce que le baluchonnage ?

Le baluchonnage offre un répit à l’aidant d’une personne âgée, le plus généralement atteinte de la Maladie d’Alzheimer afin qu’il puisse prendre « son baluchon » et qu’il se repose.

Le « baluchonneur », s’installe quelques jours au domicile de la personne aidée sur une période de 4 à 14 jours, 24h/24.  Il réalise les tâches effectuées habituellement par l’aidant, les actes de la vie quotidienne (toilette, repas, déplacements, etc.) et assure une compagnie à la personne âgée.

Cette solution évite tout changement d’environnement pour la personne âgée à la différence d’un hébergement temporaire en Ehpad. Elle permet ainsi à l’aidant de prendre du temps pour lui afin de ne pas s’épuiser tout en maintenant la personne aidée à son domicile, dans son cadre habituel.

Au préalable, une visite au domicile est effectuée par le professionnel en charge d’assurer le relais de l’aidant, en sa présence, pour connaître les habitudes de la personne à aider et les dispositifs d’aide à domicile existants. 

Du baluchonnage au relayage : un dispositif encore expérimental en France
Mises en place depuis plusieurs années, les expériences de “relayage” (le terme choisi en France pour le baluchonnage) avancent doucement vers un cadre réglementaire adapté.
La Loi pour un Etat au service d'une société de confiance du 10 août 2018 - Article 53 et son décret d’application du 28 décembre 2018 ont lancé l’expérimentation “grandeur nature” du dispositif.
L’objectif ? Voir dans quelles conditions des professionnels de 39 Établissements et Services Sociaux ou Médico-Sociaux (ESSMS) sélectionnés pour ce test peuvent venir suppléer les aidants auprès de leur proche. Perturbée par un contexte chahuté (pandémie de Covid-19 oblige), cette expérimentation n’a pas encore pu être suffisamment approfondie. Et a donc été prolongée jusqu’à la fin 2023. Rendez-vous est pris pour juger de l’avenir de cette solution de répit très attendue par les aidants !

Les modalités du relayage

Le relayage vise à soulager les proches aidants de personnes ayant besoin d’une surveillance permanente tout en préservant leurs habitudes de vie.

Cependant, le relayage doit répondre à plusieurs règles : temps de travail et de repos du professionnel (travail de nuit, pause, etc.), conditions de mise en place, accompagnement, etc.

Le relayage pourra se faire sous 2 formes :

  • une intervention au domicile de la personne aidée,
  • une présence du professionnel hors du domicile, dans le cadre de séjours de répit aidants-aidés.

Les prestations seront proposées par les établissements agréés selon 2 modes :

  • le mode prestataire : le « relayeur » reste salarié de l’établissement,
  • le mode mandataire : le « relayeur » devient salarié de la personne aidée, l’établissement continuant de se charger des formalités administratives.

La durée d’intervention ne pourra excéder 6 jours consécutifs et 94 jours par période de 12 mois consécutifs pour un même intervenant. 

La durée de repos quotidien, de 11 heures consécutives, peut être soit supprimée, soit réduite avec attribution d'un repos compensateur.

En revanche, la loi ne prévoit pas de financement spécifique. Le coût du « baluchonnage » pour une journée est compris entre 110 à 620 euros, avec un reste à charge élevé pour les familles. Le relayage pourra être financé par l’APA à domicile ou la PCH.


Télécharger le guide - trouver du répit pour aider sans s’épuiser

Les bénéfices pour le couple aidant-aidé

Ce mode de répit est bénéfique pour le couple aidant-aidé en permettant à l’aidant de souffler ou de prendre du temps pour d’autres activités, tout en maintenant la personne aidée à son domicile. 

Le relayage permet à la personne aidée :

  • de rester à son domicile et d’être prise en charge par une même personne,
  • de vivre plus longtemps à son domicile,
  • d’éviter une entrée en établissement en cas d’indisponibilité de l’aidant (exemple : hospitalisation). 

Le relayage permet à l’aidant :

  • de prendre plus facilement des jours de vacances ou de repos,
  • d’échanger avec le « relayeur » sur les stratégies d’accompagnement, de se sentir moins seul,
  • d’améliorer la qualité de vie et la santé de l’aidant.

BON À SAVOIR : 
- Le « baluchonnage » ne remplace pas les professionnels de soins ou d’aides à la personne habituels : infirmier, kiné, etc.
- Le « baluchonnage » constitue un accompagnement au domicile de la personne aidée par le biais d’un unique intervenant. Il n’y a pas plusieurs « baluchonneurs » qui se relaient.
- Le « baluchonneur » n’est pas un indépendant mais travaille pour une structure autorisée.

LOI n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d'une société de confiance

Décret d’application du 28 décembre 2018

Du baluchonnage québécois au relayage en France : une solution innovante de répit – Rapport de Joëlle Huillier – Député de l’Isère – Mars 2017


Pour en savoir plus