

Gériatres, gérontologues, auxiliaires de vie… Qui sont-ils, quel est leur rôle dans les soins et l’aide aux personnes âgées ? Et quand faire appel à eux ? Nos réponses pour vous aider à vous y repérer.
Aujourd’hui, un Français sur deux est concerné de près par la dépendance d’une personne âgée. Un chiffre qui ne va faire qu’augmenter : d’ici 2070, on comptera 13 fois plus de centenaires qu’aujourd’hui.
Or, avec le grand âge, les problèmes de santé et la dépendance se posent avec plus d’acuité. Si vous faites partie des 4,3 millions de personnes qui accompagnent un proche âgé, vous aurez donc affaire à des professionnels spécialistes du grand âge. Voici qui ils sont, et dans quel cas faire appel à eux.
Proches aidants : comment échanger avec les professionnels de santé
C’est ainsi que notre système de santé est conçu, et c’est d’ailleurs notre premier réflexe : le médecin généraliste constitue généralement le premier maillon de la chaîne.
En tant que “médecin de famille”, il a pour lui la bonne connaissance de votre proche, qui est son patient de longue date. C’est lui qui saura le mieux suivre son évolution de santé, et constater les premiers signes d’une perte d’autonomie.
Il est aussi à même d’organiser et de coordonner des soins plus poussés si nécessaire (kinésithérapie, recours à une infirmière ou une aide à domicile), ainsi que d’orienter les proches aidants dans leurs démarches de recherche d’aides.
La mission principale du gériatre ? La prévention, le diagnostic et le traitement des maladies et des handicaps liés à l’âge. Ainsi que le soulagement des souffrances de la personne âgée. Docteur en médecine, le gériatre est titulaire d’un Diplôme d’Etudes Spécialisées Complémentaires (DESC) de gériatrie.
Aiguillés par un généraliste, ou si vous constatez un trouble chez votre proche, vous consulterez un gériatre en cas de :
Les gériatres exercent principalement en secteur hospitalier, mais ils peuvent aussi pratiquer dans d’autres cadres, et notamment en libéral ou dans un établissement privé de santé. Un gériatre peut également être médecin coordinateur en maison de retraite. Sachez que l’on appelle parfois la gériatrie la gérontologie clinique.
Moins pragmatique que la gériatrie, la gérontologie étudie l’ensemble des phénomènes biologiques du vieillissement. Les gérontologues peuvent travailler, soit dans les hôpitaux, soit dans les maisons de retraite, soit dans des organismes gouvernementaux ou des universités.
La gériatrie est en fait une composante de la gérontologie (dont elle est plus précisément la branche médicale) : sauf cas exceptionnel, c’est donc à un gériatre que vous aurez affaire, plutôt qu’à un gérontologue.
Si votre proche bénéficie d’un hébergement en EHPAD, le médecin coordonnateur sera votre principal interlocuteur. Son rôle ? Être le garant de la cohérence et de la pertinence des soins apportés. Ses responsabilités, établies par le décret du 27 mai 2005, lui imposent notamment de :
C’est donc lui qui chapeaute l’équipe médicale de l’EHPAD : aides-soignants, aides médico-psychologiques, infirmiers, psychologue...
Acteur stratégique d’une maison de retraite, il peut aussi bien être un médecin généraliste qu’un spécialiste (en gériatrie, gérontologie). Il peut éventuellement être titulaire d’un diplôme universitaire de médecin coordonnateur ou d’une attestation de formation continue délivrée par un organisme agréé.
EHPAD, APA, GIR… Que signifient ces sigles ?
Avec le développement du maintien à domicile (solution privilégiée par 90% des personnes âgées et de leurs familles), la question des soins à la maison devient cruciale.
La plupart du temps, ces gestes sont assurés par un infirmier (ou une infirmière) libéral(e). Sur la base des ordonnances du médecin, ces professionnels de santé sont habilités à dispenser :
Souvent en “première ligne” avec le patient, l’infirmière libérale joue aussi le rôle de courroie de transmission auprès des autres professionnels de santé (médecins), ou du social et médico-social (kiné, psychologue, aides...)
Un proche qui voit moins bien, se fatigue vite, est moins souple et moins mobile qu’avant… ? C’est vraisemblablement le bon moment pour recourir aux services d’un ergothérapeute. Ce professionnel de santé est formé et habilité à redonner des “marges d’autonomie” aux personnes pour qui les actes de la vie quotidienne se compliquent.
Par quels moyens ?
Ergothérapie pour les personnes âgées, mode d’emploi
Si votre parent souffre d’arthrose, d’incontinence urinaire, ou d’affections plus graves comme les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer, le kinésithérapeute est l’un des professionnels indispensables au bon suivi de santé d’une personne âgée.
Concrètement, le recours à un “kiné” va permettre de :
Les kinésithérapeutes exercent aussi bien à l’hôpital qu’en maison de retraite, et en libéral.
Ce qu’on appelle les difficultés psychomotrices sont fréquentes chez les personnes âgées. De quoi s’agit-il ? De troubles psychiques qui se traduisent par une altération physique de :
Pour traiter ces désordres, un psychomotricien va organiser des ateliers et séances de rééducation spécifiques, pour aider votre proche soit à réduire l’ampleur de ce trouble, soit à le faire disparaître.
Les difficultés psychomotrices se révèlent souvent dans le cadre d’un trouble neuro-dégénératif (comme Alzheimer) : c’est pourquoi on retrouve généralement un psychomotricien au sein des unités PASA, spécialisées dans l’accueil des personnes atteintes de ces maladies.
Dans le cas d’un maintien à domicile, les besoins une votre proche ne se limitent pas à un “simple” suivi médical. Il ou elle va avoir besoin de toute une palette de services à la lisière de la santé et de la vie quotidienne, pour lui permettre de rester aussi autonome que possible. Voici les professionnels auxquels vous aurez sans doute régulièrement affaire.
Des trois professionnels habilités à assister une personne chez elle (aides à domicile, assistants de vie, et auxiliaires de vie sociale), ces derniers sont ceux dont le champ d’action est le plus vaste.
Mais ils servent le même objectif : faciliter les actes essentiels de la vie quotidienne. Et assurent généralement les prestations suivantes :
Pour adjoindre les services d’un AVS à votre proche, vous aurez le plus souvent à choisir entre :
Si votre proche présente un handicap physique ou mental important, le recours à une aide médico-psychologique peut s’avérer nécessaire. Elle (la profession est très féminisée) assume à peu près les mêmes responsabilités qu’une auxiliaire de vie, avec la particularité de pouvoir prendre en charge des personnes dépendantes.
Ce qui explique qu’on les retrouve principalement en milieu hospitalier, et encore plus dans les EHPAD et UHR (établissements spécialisés dans l’hébergement des troubles sévères d’Alzheimer). Le plus souvent, l’AMP est alors intégrée dans une équipe pluridisciplinaire (médecin, ergothérapeute, psychomotricien) constituée pour prendre en charge ces patients.