Une maison individuelle, au vert, dans une résidence conçue pour et réservée aux personnes âgées : la formule des villages seniors allie convivialité et sécurité, et connaît un succès croissant. Coût, services, critères de choix… Voici ce qu’il faut savoir sur ces habitats alternatifs pour retraités.
Qu'est-ce qu'un village senior ?
L’idée des Senior Retirement Communities est née aux États-Unis dans les années 60 avec la célèbre ville pionnière de Sun City (près de Phoenix, dans l’Arizona). Rebaptisés “villages seniors”, ou plus rarement “villages retraite” ces résidences sont désormais en plein essor en France.
Les caractéristiques d’un village senior
Comme son modèle américain (le gigantisme en moins) un village senior c’est :
- un lotissement sécurisé,
- composé de maisons de plain-pied et aménagées pour s’adapter à la mobilité réduite des habitants (douches à l’italienne et barres d’appui dans la salle de bain, cuisines équipées…),
- d’une superficie adaptée aux célibataires ou aux couples (80 m2 en moyenne, avec jardin et/ou terrasse),
- à la campagne ou en périphérie d’une ville,
- avec une gamme d’équipements collectifs pour les loisirs (restaurant, piscine…), ainsi que des activités, des services et des soins à domicile, parfois coordonnés par une conciergerie.
Ce sont généralement les mêmes entreprises qui créent et gèrent des villages seniors et des résidences services seniors.
Pour qui sont conçus les villages seniors ?
À la différence d’une maison de retraite médicalisée (EHPAD), les villages seniors s’adressent à des retraités :
- qui disposent encore de leur autonomie,
- n’ont besoin que d’un suivi médical minimal (voire pas de suivi du tout).
C’est pourquoi, la majorité des résidents ont entre 60 et 70-75 ans, et leur autonomie est évaluée en Gir 5 ou 6, parfois 4.
Pour en savoir plus : GIR 1, 2, 3 ou 4 : mesurer le niveau d'autonomie d'une personne âgée avec la grille AGGIR
Pourquoi ce type de logement attire de plus en plus de retraités ?
Comme bon nombre de formules d’habitats alternatifs, les villages seniors attirent de plus en plus les (jeunes) retraités, qui cherchent le bon compromis entre leur domicile “d’avant” et une maison de retraite pour laquelle ils ne se sentent pas (encore) prêts.
Ce qui les attire dans ces villages seniors ?
- Un cadre de vie agréable et sécurisant (contrôles d’accès, gardiennage…),
- une autonomie et une liberté individuelle préservées…
- … avec de nombreuses occasions de se socialiser et de rester actifs,
- un logement plus petit, plus facile à entretenir et adapté à une vie sans enfants.
En résumé : un petit paradis pour retraités… et retraités seulement.
Quelles différences avec les autres lieux de vie dédiés aux personnes âgées ?
Dans l’offre (très variée) de lieux de vie pour les seniors autonomes, les villages seniors se rapprochent de solutions alternatives comme les béguinages, et de maisons de retraite non-médicalisées comme les résidences services seniors.
Ils s’en distinguent toutefois :
- par le degré d’indépendance des habitants : la dimension communautaire est plus marquée dans un béguinage, et les accompagnements et services sont plus complets dans une résidence services seniors,
- par le type de logement : les résidences services proposent la plupart du temps des logements en appartement,
- par la localisation : les béguinages sont souvent situés en cœur de ville,
- par le statut des habitants : les villages seniors proposent souvent un “mix” entre location et achat, alors que béguinages et résidences services privilégient la location,
- par le prix : comme les résidences services, les villages seniors se veulent plutôt “haut de gamme”, les béguinages sont plus accessibles aux revenus modestes.
Habiter en village senior : comment bien choisir ?
À la différence d’autres types d’hébergement (comme les habitats inclusifs ou les résidences autonomie), les villages seniors ne sont pas strictement encadrés par une loi ou une réglementation.
Leur définition est donc plus floue, et il faut examiner avec attention ce qui y est proposé avant de faire le choix d’y emménager.
Où sont situés les villages seniors ?
L’offre de villages seniors est à l’heure actuelle plus concentrée dans des régions qui attirent les jeunes retraités :
- en bord de mer,
- dans la moitié sud de la France.
De la Loire-Atlantique au Pays Basque, et sur tout le pourtour méditerranéen, c’est donc là qu’on trouve le plus de choix. Et en règle générale, les villages sont situés en zone rurale ou péri-urbaine (en banlieue de villes moyennes). Conséquence : la voiture est indispensable pour résider dans un village senior.
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Quels critères de choix ?
En dehors de la localisation, soyez attentifs lors de vos recherches :
- À l’environnement : les maisons, les jardins, les équipements, les commerces à proximité… pour vous y sentir bien !
- À la sécurité : télésurveillance, contrôle d’accès, présence de personne... Comment est assurée la sécurité de la résidence, et celle des logements ?
- À l’ambiance et au voisinage : quelles sont les règles de vie, quelles activités sont proposées ?
- Aux services nécessaires aujourd’hui… et demain. Ménage, portage de repas, soins infirmiers : même si vous n’y faites pas appel à votre arrivée, vérifiez que vous pourrez y recourir si nécessaire quelques années plus tard.
Combien ça coûte ?
Dans les frais à prévoir pour vivre en village senior, il faut compter :
- le coût du logement lui-même (loyer, ou prix d’achat),
- les charges locatives ou de copropriété (pour financer l’entretien des parties communes et certains services de base),
- les activités et services, qui sont, selon les cas, facturés au forfait, ou à l’usage.
Rien n’est encadré, et les prix d’un village senior reflètent ceux du marché immobilier local. Comptez :
- 1 000 € par mois de loyer en moyenne (pour une maison de 80 m2),
- 250 000 € pour le même type de bien à l’achat.
À quelles aides avez-vous droit ?
Les aides mobilisables pour financer votre logement en village senior sont, en théorie :
- l’Apa à domicile (mais il faut relever du Gir 4 ou d’un Gir inférieur, ce qui est rarement compatible avec la vie en village senior),
- à défaut d’Apa, le plan Oscar de l’Assurance retraite,
- les aides au logement (APL, ASL, ASH…), si, et seulement si, le village senior est habilité à l’aide sociale,
- les aides ménagères (celle de votre département, ou l’ARSM) pour des heures de ménage,
- le crédit d’impôt pour les aides à domicile.
Où et comment trouver une place ?
Le moyen le plus simple : effectuer une recherche dans notre annuaire des habitats alternatifs, afin d’identifier toutes les possibilités dans et autour des villes que vous visez.
BON À SAVOIR
Quelques villages offrent la possibilité d’effectuer un court séjour : une bonne manière de tester sans s’engager, afin de voir si le lieu (et la formule) vous conviennent.
